Une vieille rue de Verviers : Sécheval
Écrit par Jacques Wynants   
Mardi, 19 Juillet 2011 07:18
Le premier hôpital ( gîte pour voyageurs malades) y fut érigé en 1340. Au cours des temps y passèrent les Carmes et les Capucins.
Clary de Biolley y fonda au début du 19e siècle la première école pour filles pauvres, devenue l’institut Sainte-Claire.
On y compta aussi, au 29, la maison réputée maison natale de Chapuis.
La rage destructrice des années 1970 n’a pas laissé grand-chose de cette artère auparavant bâtie des deux côtés et très animée. Une rue commerçante par excellence.

Le Guide Gilon de 1874 mentionne 58 maisons dont 52 commerces.

 

Et l’on trouve de tout :

11 boulangers, 6 épiciers-légumiers, 2 bouchers, 3 bottiers, 4 cafés, un restaurant, 3 modistes, un pharmacien, quelques employés et ouvriers non autrement définis,  2 merceries, un huissier, un architecte, un constructeur-mécanicien, un vitrier, un marbrier, un fondeur en cuivre, un ferblantier-zingueur, un fripier, un vins et spiritueux…

 

 

 

 

 

Bien entendu, la nature des commerces reflète les mœurs du temps : on mange beaucoup de pain, de la viande bon marché (lard, saucisse) et le petit légumier de quartier est toujours à l’honneur (nos supermarchés le feront disparaître).


Au plus fort de la prospérité industrielle verviétoise, il y avait tellement de passage dans cette rue aux heures d’entrée et de sortie des usines que les patrons de l’Est de la ville s’étaient entendus pour décaler les heures de début et de fin de travail. De plus, le quartier était très peuplé, avec encore les immeubles disparus de la rue Bouxhate, du Quai de la Batte, de la rue du Pont…
Et, au passage, les ouvriers achetaient dans ces magasins. Malheureusement, il buvaient aussi énormément dans les cafés…

Sautons 64 ans  et consultons l’annuaire Lasalle de la province de Liège de 1939.
49 maisons dont 44 commerces.
Toujours une pharmacie, 3 vins et liqueurs, 4 boulangers au lieu de 11, 2 bouchers, un seul café, mais deux crêmeries (dont une de la chaîne locale Meuris) et, modernité oblige, 3 commerces de radio-électricité.
On aurait pu continuer avec le Lasalle de 1947 et de 1967, sans différence trop sensible.

Ceux qui ont connu la rue dans les années 1960 se souviendront qu’on y notait encore un ou deux boulangers, deux boucheries, une mercerie, un coiffeur, un tabac-cigares-vins-spiritueux, un marchand de journaux, spiritueux, tabacs-cigares et bonbons pour les élèves de Ste-Claire, concurrencé il est vrai par la petite épicerie des Demoiselles Pint à l’autre bout de la rue , un magasin d’électricité, une friterie…
Quelle vie débordante. Le quartier était encore vivant, le bulldozer des démolisseurs n’était pas encore passé par là.

Jacques Wynants et SVAH, 2011

A consulter :
Le Guide Gilon des rues de Verviers, 1874
Les annuaires Lasalle de la province de Liège  1939, précédents et suivants  pour comparer
Paul LEON, Dictionnaire des rues de Verviers, tome 1, Verviers 1976 au nom « Sécheval »

 

Mise à jour le Lundi, 25 Juillet 2011 08:36