Quatrième journée des Francos 2010 : samedi 24 juillet
Écrit par Best of verviers   
Dimanche, 25 Juillet 2010 08:26

Nous vous présentons 4 concerts qui ont retenu notre attention,  lors de cette quatrième journée des Francos 2010.

Le spectacle "Du Haut des Airs", puis les concerts de Daran, Sharko, et Ibrahim Maaloufau Salon bleu du Casino.

Nous vous présentons leurs concerts...

Du Haut des Airs
Ce concept original et sympathique nous vient du Québec.
Le lieu est lui aussi tout à fait inédit et même magique puisqu’il s’agit du Salon bleu du casino de Spa.
Aujourd’hui samedi, il s’agit du quatrième jour de cette joute francophone très amicale et donc musicale sans vainqueurs ni vaincus.
L’idée est de présenter 4 artistes de la francophonie qui doivent interpréter chacun durant 4 jours un total de 20 chansons imposées, si vous comptez bien, 5 par jour.
En ce qui concerne le choix des chansons, elles ne peuvent pas être plus anciennes que 5 ans afin de promouvoir les compositions récentes et sont uniquement celles du pays d’origine de chaque candidat.
Sur scène deux musiciens, virtuoses : De par sa stature, le maître, au piano et de par sa présence discrète mais talentueuse, l’artiste à la guitare.
Alize Oswald pour la Suisse entame aujourd’hui le tour de chant pendant que les trois autres, assis en fond de scène sur des tabourets hauts, jouent les chœurs.

Suivie de la Belge Gaëlle Mievis, elle qui nous a enchanté plus d’une fois aux côtés de BJ Scott,  Mélanie B. pour le Canada et enfin, le seul garçon Julien Mayerus pour la France.
Ils chantent d’abord  une chanson puis chacun en chante trois d’affilée, n’en reste plus qu’une à défendre, tout cela en alternances.
Le Salon Bleu est un endroit qui reste encore trop méconnu des festivaliers. Bon à savoir, l’entrée y est gratuite. Côté ambiance, des petites tables rondes à pied central en fer forgé donnent au  lieu une certaine convivialité.
Vient alors la série de 3 chansons.
La suissesse Alizée Oswald nous dévoile un timbre de voix doux et chaleureux. Son visage très souriant, attire le regard. Elle défend avec fraîcheur les titres proposés.
Gaëlle Mievis, toute de noire vêtue est touchante. On ressent de la force dans ses interprétations, une réelle passion dans la voix que l’on trouve superbe. Elle a déjà, une belle expérience de la scène à son actif. Ca se sent et vous l’aurez deviné un charme fou !
Mélanie B., dans sa robe noire, personnalité toute en rondeurs, laisse venir de ses tripes ce qu’elle nous offre comme interprétations. Un talent en devenir, pour de très belles prestations.   
Julien Mayerus est le seul garçon, plutôt cool, no stress ! Souriant lui aussi, habillé avec un gilet sans manches et un chapeau clair. Certaines chansons semblent mieux lui convenir. Malgré des petits trous de mémoire, il se sort de situations difficiles avec humour et calme. Voix claire et limpide.
Excellent concept que voilà, avec 4 artistes de talent avec si vous nous le permettez un petit coup de cœur cocorico pour la présence et la voix de Gaëlle Miévis dans ce très beau cadre que nous offre le Salon bleu du Casino de Spa.


 

Daran
« Il a vieilli » s’exclame un spectateur derrière nous en le voyant arriver sur scène. Sa fête à Daran en 2008 sur la scène Pierre Rapsat reste un souvenir exceptionnel. Charles Gardier le considère donc un peu comme « le parrain du festival ».
Pour plus d’infos, nous nous en remettons à l’interview Best of Verviers, assez intimiste, que nous avions réalisée il y a quelques mois à peine lors de son passage au Spirit of 66.
Premier morceau : Recherche de bonnes sonorités dans cette composition, on sent Daran très concentré sur sa guitare.
Le soleil donne, me parc s’illumine ! Ici, le public est connaisseur et apprécie déjà les prestations car de nombreuses personnes reprennent les paroles. Y en a-t-il qui ont acheté le dernier album ? , demande-t-il.
Evidemment !

Photo Jacques Clérin, voir notre rubrique Best of Music 
 

 « J’aurai du temps pour envisager la vie autrement » des paroles furtivement entendues, symboliques même. Paroles qu’il nous délivre avec sa voix chaude. Seul à la guitare acoustique, il est éblouissant dans « Mort ou vif ».
Un groupe de personnes parlent à grands cris à côté de nous, insupportable, nous changeons de place ! Même chose à cet endroit. Le troisième sera le bon ! Coup de gueule…
Daran laisser entrevoir ce qu’il est, qui il est : simplicité et authenticité. Il monte en voix dans « 35 ans à Moscou ». Forces, émotions, sincérité. Encadré de ses 4 musiciens, il s’appuie sur une formation solide.
Claude à côté de moi qui l’a déjà vu 6 ou 7 fois sur scène et qui l’adore nous explique que le ton de son concert dépend de son état d’esprit parfois torturé. Cet après-midi, nous le sentons posé et paisible, joyeux même.
Dans « Dormir dehors », nous le découvrons tel qu’il doit être, tellement authentique dans sa chanson et son interprétation qu’on croirait lire en lui.
Il rit comme un gamin de voir son public chanter son refrain.
Ce type nous prend par les tripes avec sa voix profonde qui monte un peu dans les rauques. Daran se lâche vraiment et se fait plaisir.
Ca s’appelle : « Les filles qui font la gueule », poursuit-il. Il rit encore… Pas celles qui font du sport en salle ! Le concert gagne en intensité, excellent !
Avec humour, il remercie ce public ensoleillé et lui explique ceci : « Si vous ne voulez plus me voir à Spa, faites une pétition, écrivez à l’adresse des Francos.» Humour ?
Ce type simple et attachant sur scène ou dans la vie nous dit-on, a peut-être aussi tout simplement l’envie qu’on lui dise qu’on l’aime, moteur puissant pour lui qui compose des textes qui, au fond, tournent autour de la recherche du bonheur.
Nous l’avons trouvé à Spa en l’écoutant !
Gala ce dimanche à 21h30 avec les chansons plébiscitées par les votes du public

Sharko
Le soleil reste toujours présent et accueille sur le coup de 19h45, le trio Sharko (d'après le nom d'un méchant dans un épisode de Columbo) et son emblématique leader David Bartholomé, sa basse en bandoulière. Annoncé comme groupe de pop-rock belge à l'humour décalé.
« Wake up », pas de problème, ils sont tous bien réveillés ici dans le Village. Sur scène la dominante est bleue, du jeu de lumière, au t-shirt de David ou l’ensemble bleu électrique du guitariste Henri Teuk, par transparence la batterie de Charly de Croix et même l’affreux bonhomme peluche qui habille la colonne de baffles.
« Rise up », très bon !

Photo Jacques Clérin, voir notre rubrique Best of Music 
 

Energique, David vient au-devant de la scène, lève les bras avec force, effectue quelques pas de danse avec une vitesse d’exécution digne de Michaël Jackson,, harangue son public de quelques cris guerries.
David Bartholomé, c’est une voix assurément, mais aussi un véritable showman.
« Excellent » qui porte bien son nom, tous les doigts sont levés vers la scène, on a droit à un rock bien percutant.
Petits solos à la voix ou à la basse pour lancer une nouvelle chanson. La guitare  électrique d’Henri Teuk sonne du tonnerre tout au long des morceaux pour accompagner la voix de cet homme aux cheveux blancs, hérissés sur le sommet d’un crâne qui doit être sans cesse en ébullition, du moins sur scène.
Tendre aussi puisqu’il nous conte l’histoire de ce petit garçon qui a 5 ans et qui ne veut pas en avoir plus.
Rythmes variés, compositions où créativité rime avec sonorités. 5 albums et des centaines de concerts joués chez nous, en France et même à New York ont fidélisé son public, lui connaisseur aussi.
Un très bon concert vitaminé avec un pop-rok décliné en riches et multiples adaptations grâce à des recherches mélodiques et une voix sans pareil.
Soudain, il descend de la scène, traverse la foule et vient s’accrocher à une main aux colonnades métalliques des arcades pour assurer le spectacle qu’il veut festif et particpatif, à la plus grande satisfaction du public.
Mais encore plus fort, un rythme de dingue avec « I’m the best » : On va faire une petite farce, je voudrais une ambiance de fous pour qu’Obispo se demande ce qui se passe ici.  
I’m the best est repris par le public d’un coup sec, comme un cri qui claque ! Lui sur son ukulélé, continue : Plus fort, qu’Obispo se dise mais c’est là-bas que j’aurais dû jouer, pourquoi est-ce que je ne joue pas au Parc de 7 heures, moi,…et le cri de redoubler.
Encore plus fort…. Qu’Obispo se demande qui est ce petit groupe belge,….I’m the best….
Jusque Liège… I’m the best.
Sharko,  you’r the best.  Bravo !


 

Ibrahim Maalouf
« Il a reçu la Victoire de la Révélation Instrumentale de l'année (prix Frank Ténot) aux Victoires du Jazz, à Juan les Bains  la semaine dernière, Mesdames, Messieurs, je vous demande d’applaudir : Amin Maalouf » Accueil très nourris, le Salon bleu est noir de monde. Les gens sont assis partout ou debouts, pénétrant comme dans un lieu de culte bondé jusqu’au milieu de l’allée principale. Le responsable propose de retirer les petites tables rondes, excellente idée ! Ca déménage tout à coup !
Ibrahim Maalouf qui est né en 1980 à Beyrouth au Liban est trompettiste et pianiste, compositeur et arrangeur.
Il propose, au vu de l’acoustique de salon bleu, un concert en deux parties : la première, improvisations et ensuite la moitié de son programme.
Son entrée en matière à la trompette nous fait penser au niveau des sonorités au dernier concert de Steve Houben, concert que nous avions adoré au dernier festival du jazz à Verviers.
Le souffle, d’abord, la vie, entre chant et vent, trompette alternant entre deux micros au effets différents, Ibrahim superpose en boucle ces sonorités, comme des cris, des sons  qui viennent de loin et se répètent sans fin, puis le piano, enfin la batterie. Des sonorités riches, quelques sons électroniques, des improvisations de grand talent. Le public ne s’y trompe pas, superbe !
«J’ai écrit cette composition que je vais vous présenter : Beyrouth, en 1993 sur un souvenir, j’avais 13 ans. Je me promenais dans Beyrouth, pour découvrir ma ville, ces images qu’on ne voyait qu’à la télévision où chaque maison détruite par les bombes était systématiquement reconstruite 5, 6, 8 fois. Voyant cette réalité, cette désolation, j’ai eu peur. »
Arrivent deux nouveaux musiciens : guitare électrique et basse pour une interprétation extraordinaire.
Les sons qu’Ibrahim insuffle dans sa trompette semblent comme des appels, des cris, émotions de peurs.
L’ensemble bleu et les dorures du Salon, apaisent, sécurisent. Nous sommes bercés par ces sons purs. Une fille, debout, semble s’endormir appuyée contre la cheminée. La lumière diminue, la salle s’obscurcit comme une fin de jour.
Soudain, Ibrahim nous réveille, lumière, force dans les sonorités, la vie qui reprend.
Guitare électrique, basse, batterie, synthé, trompette, applaudissements, on entre presque en rock attitude. Tout est mélodique ! Superbe solo guitare puis retour aux sons de la trompette, la nuit.
Applaudissements vifs !
C’est reparti pour un dernier morceau plus rythmé sorti du programme d’Ibrahim Maalouf, somptueux comme ce concert.


 

Enfin, une mention spéciale aux organisateurs pour cette programmation exceptionnelle dans le cadre des Francofolies de Spa.

Mise à jour le Dimanche, 25 Juillet 2010 09:43