Les Jeux à Spa - Jean Libon à Verviers
Écrit par Albert Moxhet   
Jeudi, 04 Avril 2013 22:46

 

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Si les états-majors ont eu, dans l’Histoire, leurs jeux de guerre, Spa, depuis 250 ans, à ses jeux de hasard et parfois une guerre des jeux allant jusqu’à influencer l’Histoire. Ces deux siècles et demi de jeux spadois font, au Musée de la Ville d’Eaux (Villa Royale), l’objet d’une exposition où la notoriété voisine avec des objets et documents rares.

Les curistes en séjour à Spa n’ont évidemment pas attendu 1763 pour se livrer à des jeux qui, trop souvent, dégénéraient en querelles. C’est pourquoi le Prince-Évêque de Liège, dont Spa dépend règlemente les jeux en octroyant une licence exclusive dès 1751, puis, en 1763, ordonne la construction d’un établissement public. Les bénéfices générés suscitent la concurrence si bien que finalement, il existera trois établissements à Spa, la Redoute (qui deviendra le Casino), le Waux-Hall et le Salon Levoz. Les conflits d’intérêts qui en résultent seront, en 1789, un des déclencheurs de la Révolution liégeoise qui s’inscrit dans la ligne de celle qui a éclaté à Paris.

 

 

Depuis lors, entre périodes fastes, interdiction des maisons de jeu, exclusivité spadoise dont les autres villes thermales belges reçoivent une part des bénéfices, conflits entre gestionnaires et Administration communale, évolution des types de jeu, Spa saura tirer profit de la situation pour s’embellir et améliorer le confort de ses habitants, comme c’est aussi le cas aujourd’hui, aux États-Unis, pour un certain nombre de tribus indiennes qui ouvrent des casinos à l’usage des blancs.

 

 

Les pièces figurant dans l’exposition proviennent du Fonds Albin Body, des collections du Musée de la Ville d’Eaux, mais aussi du Musée Suisse du Jeu et de la Loterie Nationale de Belgique. On y découvre donc des documents signés des derniers Princes-Évêques aussi bien que de très beau matériel d’autrefois, des gravures, plans et photos astucieusement présentés, tandis que des séquences de Barry Lyndon, de 24 heures de la vie d’une femme et de Casino Royale y sont projetées en boucle. Les aînés retrouveront avec un sourire les petits coureurs qui, au lendemain de la guerre, arpentaient aléatoirement le drap vert des tables du Pavillon des Petits-Jeux.

 

[L’exposition Les Casinos de Spa, 250 ans de jeux de hasard est ouverte à la Villa Royale-Musée de la Ville d’Eaux, avenue Reine Astrid, 77b, 4900 Spa, jusqu’au 10 novembre, tous les jours de 14 à 18h, l’entrée est gratuite le 1er dimanche du mois. Info : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , www.spavillaroyale.be , tél./fax : 087/77 44 86]

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D’une moins longue durée puisqu’elle est ouverte jusqu’au 30 avril, l’exposition de Jean Libon au Fil d’Ariane (galerie du 2d étage), rue Henri Hurard, 5, à Verviers, propose un ensemble de peintures post-contemporaines, ainsi que les définit l’artiste. On y trouve, dans des formats variés, de nombreuses références à une nuit étoilée dans laquelle apparaissent, comme en surimpression, des personnages humains. D’autres tableaux s’attachent davantage à la nature ou à des personnages souvent en gros plan. D’une œuvre à l’autre, on ressent l’intérêt que le peintre continue à porter à une mythologie volontiers ésotérique.

 

  

 

       

Mise à jour le Jeudi, 04 Avril 2013 23:16