Peintres philippins aux Beaux-Arts. Jusqu'au 31 août
Écrit par Albert Moxhet   
Jeudi, 16 Août 2012 09:17

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

À l’occasion du passage à Verviers d’une chorale originaire des Philippines, les Singing Ambassadors, une belle synergie artistique a pu être mise en place grâce à la petite communauté des Philippins de Verviers et à l’échevinat de la Culture. Ce qui a même valu la présence à Verviers de Mme Victoria Sisante Bataclan, ambassadeur des Philippines, que l’on voit ici en compagnie de l’échevin Jean-François Istasse et de Michèle Corin, cheville ouvrière de cette exposition.


 

 On sait que le Cercle des Beaux-Arts a cessé récemment ses activités. Il eût été dommage que cette salle d’exposition dotée d’un excellent éclairage naturel zénithal se dégrade ou perde sa vocation. L’exposition de peintres philippins marque le début d’une nouvelle page dans la longue histoire de ce lieu, puisque diverses expositions et manifestations culturelles vont s’y dérouler, notamment avec la collaboration de l’Académie des Beaux-Arts et des Musées communaux.


Ceci dit, l’exposition actuelle, montée grâce à l’obligeance de la Transwing Kunst Gallery de Darmstadt, propose des œuvres de onze peintres philippins contemporains. Ce qui saute immédiatement aux yeux des visiteurs, c’est la grande diversité de l’ensemble. Ceci est peut-être le reflet symbolique de la culture philippine elle-même, marquée, sur une population insulaire, par des influences est-asiatiques, hispaniques, états-uniennes, mais aussi par le rôle inévitable d’une nature grandiose et souvent impitoyable, de même que par des conditions de travail pénibles. On verra donc des tendances contradictoires se faire jour à une même époque, selon que l’artiste cultive un style très classique, comme Oscar Ramos ou Ronna Manansala, ou qu’il travaille l’abstraction, comme le fait Jojo Austria.

 

 

De l’ensemble présenté dans la salle de la rue du Palais, on peut sans doute induire que la population tient une bonne place parmi les thèmes traités par les artistes philippins. Cela s’exprime à travers l’évocation de métiers, comme celui des pêcheurs, chez Paco Gorospe, par exemple, ou de personnages – adultes ou enfants – saisis comme sur le vif, avec cette particularité, chez Aris Bagtas, de les voir à la verticale avec le visage tourné vers le peintre, tandis que Rigor Esguerra en rassemble une dizaine en une fresque pleine de simplicité et de charme.

 

Ce qui paraît sans doute le plus étonnant et que, ici, on perçoit le plus clairement dans les tableaux de Paco Gorospe (1939-2002), c’est combien un même artiste peut changer sa manière sans nécessairement abandonner un thème, comme s’il s’agissait d’exercices de style, passant allègrement du figuratif à l’abstrait avec une facilité d’autant plus déconcertante que la qualité des compositions reste constante. C’est une constatation qui se fait jour également pour Rafael Cusi, Rene Robles ou Aris Bagtas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Cette exposition de peinture philippine contemporaine est ouverte au Cercle des Beaux-Arts, rue du Palais, 147, à Verviers, jusqu’au 31 août, du mercredi au dimanche, de 14 à 18h.]

 


 

Mise à jour le Samedi, 18 Août 2012 06:41