Myriam Merch
Écrit par Albert Moxhet   
Mercredi, 25 Juillet 2012 10:56

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Au rythme de l’été, les activités se suivent, se bousculent parfois comme les parapluies sous une averse et certaines expositions sont si courtes qu’on ne peut en parler qu’au passé récent, lequel nourrit parfois des ambitions de présent historique. Ainsi en va-t-il pour la très très courte double exposition des peintures malgaches de Myriam Merch.


 

 Il y a un certain nombre d’années déjà, un groupe d’artistes spadois squattait allègrement les galeries belges autant qu’étrangères et les chroniques artistiques sous l’appellation plaisamment contrôlée de Post-zozos. On y relevait les noms de Willy Antoine, Marianne Hermant, Capitaine Lonchamps et Myriam Merch. Celle-ci, qui signait Sexy Merch Yéyé, avait travaillé au Creahm et se distinguait par une grande activité et une peinture haute en couleurs comme en fantaisie, peuplée d’êtres fantastiques, les lémuriens, qui se moquaient joyeusement des clichés de notre société.

 

 

 

 

 

En 1992, Myriam s’envole pour Madagascar, s’y installe, devient Sexy Expédition Yéyé et développe une foule d’initiatives qui s’intègrent dans la culture de l’île. Sa renommée prend aussi de l’envergure et c’est dans la foulée d’une exposition à Paris que, durant quelques jours à peine, on a pu voir chez Contours, à Spa, et chez Bretts, à Herbiester – c’est-à-dire au restaurant de Marianne Hermant et de Richard, son mari – un bel échantillon de ce que Myriam crée à Madagascar.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 On y retrouve intacte l’exubérance d’il y a plus de vingt ans, les formes fantastiques de ces petits êtres hybrides qui se glissent maintenant dans des paysages et autres lieux de vie d’une population avec laquelle l’artiste entretient un dialogue constant, comme en témoignent les visages "face caméra" que l’on aperçoit fréquemment dans un coin des tableaux. Mais si la fantaisie habite encore heureusement toutes ces compositions, on y ressent également un profond souci documentaire, en quelque sorte, dans l’évocation de la vie quotidienne. Voyez ces pousse-pousse rassemblés près d’autres véhicules sous l’égide de quelques lémuriens : l’angle de vision et les détails retenus sont ceux d’une description précise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’impression générale qui se dégage des tableaux que nous avons pu voir est celle d’un regard très humain porté sur une réalité qui, si elle n’est pas toujours aisée, s’accompagne d’une douceur qui, de la nature aux personnes dépeintes, se répand sur la toile par le truchement des pinceaux et de la sensibilité de Sexy Expédition Yéyé pour être perçue par les visiteurs tombés sous le charme.           

 

 

 

Mise à jour le Mercredi, 25 Juillet 2012 11:33