Les dessins de Gaëtan Plein. Spa. jusqu'au 30/01
Écrit par Albert Moxhet   
Mardi, 03 Janvier 2012 11:36


 Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Baladin baladeur, Gaëtan Plein, lorsqu’il n’est pas en Chine ou à Paris, arpente notre région en tant que guide, animateur, conteur, mais aussi dessinateur, ainsi que permet de le constater l’exposition de ses croquis et caricatures qui se tient actuellement à L’Auberge, place du Monument, à Spa.

Certains aspects de ses multiples occupations amènent Gaëtan à s’intéresser non seulement aux faits marquants de notre histoire régionale, mais aussi à divers événements et anecdotes qui en font à la fois le charme et le sel. En tant que dessinateur, il croque aussi des gens lors de festivals et autres manifestations publiques ou privées. L’ensemble qui fait l’objet de cette exposition se rapporte bien évidemment à des « moments » de la vie spadoise et au séjour du jeune Guillaume Apollinaire à Stavelot en 1899.

 

Avec sa fantaisie naturelle, Gaëtan Plein ne cherche pas l’exactitude historique sans faille, mais plutôt le rendu de l’ambiance d’un événement, d’un lieu, et, comme il ne manque pas d’humour, cela peut être très drôle, tel ou tel détail prenant la valeur d’un clin d’œil au visiteur. Avec parfois aussi le souvenir attendri d’un endroit qui a changé, comme ce Berinzen d’avant le Musée de la Forêt, à l’époque où, gamin, il y faisait des séjours chez son cousin Bernard Gheur, qui y a situé plusieurs scènes de ses propres romans.

Comme il s’agit de caricatures et de croquis de personnages, le trait est rapide, enlevé, efficace, ce qui n’empêche nullement une composition élaborée, comme dans ce Cabaret rue Neuve à Stavelot 1899, Complètement imaginaire, cette scène, riche d’atmosphère, fourmille d’allusions et de citations graphiques. Dans un contexte Belle Époque campagnard, entre un vieux poêle-colonne et une table sur laquelle se produit une improbable danseuse de french cancan, sont croquées diverses attitudes révélatrices de l’intérêt variable que les personnages prennent au spectacle. On y décèle un clin d’œil à Toulouse-Lautrec autant qu’à Apollinaire.

 

 

 




                                                                                               



Autre scène, spadoise celle-là, L’honneur perdu des sœurs Blum, deux femmes « libérées » dansant au Waux-Hall en 1852 avec, en arrière-plan, une autre allusion, la silhouette que Léopold II n’avait pas encore à ce moment-là. Parmi les autres évocations de la vie à Spa, les amateurs de voitures anciennes n’auront que l’embarras du choix, sous la houlette cependant des élégantes et de  personnalités originales qui se sont illustrées dans la ville d’eaux.

Si le trait de Gaëtan Plein est révélateur d’une belle vivacité d’esprit, on ne peut dissocier le charme de cette exposition du talent de coloriste de Marie-Noëlle Bastin, qui travaille avec des bédéistes réputés et a su rehausser d’ambiances proprement magiques la verve du caricaturiste.

[À l’Auberge, place du Monument, Spa, jusqu’au 30 janvier, L’artiste est présent les dimanches et lundis, vers 18h00, ou sur rendez-vous.
Tél. : 080 511 991   Gsm : 0478 240 685, Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.   www.animationtouristique.com ]
Mise à jour le Mardi, 03 Janvier 2012 12:31