Christiane Gazon-Marly à Verviers; Virginie Cardinael à Soiron
Écrit par Albert Moxhet   
Lundi, 14 Novembre 2011 15:21

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Nul ne contestera aujourd’hui que la peinture, dans toute sa liberté, est un puissant moyen d’expression au travers de personnalités et de sensibilités bien diversifiées.

Les deux artistes dont nous avons vu les œuvres cette semaine donnent de remarquables illustrations de cette constatation.

Dans son atelier-galerie de l’avenue Mullendorff à Verviers, Christiane Gazon-Marly situe le thème de son exposition « entre béton et bitume », comme le chantait Maxime Leforestier, mais aussi en prélude à une opération mettant l’accent sur l’arbre dans la ville, qui sera menée en mai prochain par l’Académie des Beaux-Arts et Silence les Dunes.

Chercheuse infatigable, Christiane Gazon-Marly travaille différentes techniques comme différents formats et ne se soucie nullement des clivages entre figuration et non-figuration, même si elle pratique avec talent l’art du croquis.

 

 

Sa peinture stimule l’imagination du visiteur, l’amène à interpréter formes, matières et couleurs, car l’artiste n’hésite pas à réaliser des compositions dans lesquelles elle insère – souvent avec un clin d’œil plein d’humour – des collages ou des objets, rebuts de notre société de consommation ou, au contraire, traces relevées dans une nature encore préservée. Sensible aux turbulences de notre époque, elle en traduit les vibrations dans de petits formats d’une grande densité, tandis que, par un accrochage bien pensé, éclate entre eux une main-griffe de large dimension, symbole peut-être de la déshumanisation qui nous guette. 

[Avenue Mullendorff, 87, 4800 Verviers, les 19, 20, 26 et 27 novembre, de 15 à 19h ou RV au 04/377 59 82 ou 0474/51 21 40] 

Virginie Cardinael, dont on peut encore voir les œuvres ce week-end à l’Espace Christie, travaille la couleur en jouant avec bonheur sur les tonalités. La plupart de ses tableaux relèvent, en effet, d’une seule couleur dont elle explore délicatement la gamme des nuances, soulignées d’une discrète incrustation ou d’un texte manuscrit.

On savoure ainsi des ocres d’une très belle venue, des variations de blanc, des rouges opulents. Parfois, l’artiste, comme sur un coup de tête, se jette dans une composition complètement différente où des couleurs vives s’organisent en une sorte de mosaïque très contrastée. Cette pulsion évacuée, elle en revient à de paisibles harmonies qui, dans cette exposition, dialoguent avec les sculptures souvent étonnantes d’Encarto. 

[Espace Christie, Saint-Germain, 155C, Soiron, jusqu’au 20 novembre, 14-19h, 087/880 186]         

Mise à jour le Lundi, 14 Novembre 2011 22:14