Découvertes ornithologiques le long de la vesdre.
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Lundi, 05 Janvier 2009 21:23
 

Promenons-nous sur les berges de la Vesdre à Verviers.

Quelles découvertes ornithologiques pouvons nous attendre en cette saison hivernale ? Commençons notre promenade Pont Léopold et remontons la Vesdre le long des quais de la rue Jules Cerexhe vers le Pont Parotte et le Pont du Chêne. On peut à coup sûr rencontrer le canard colvert, le plus connu des canards.

Le mâle présente un plumage vert bouteille sur la tête avec un étroit collier blanc, une poitrine brunâtre et le reste du corps principalement gris clair avec ce que l’on appelle un miroir allaire (tache de couleur différente dans l’aile) bleu foncé à bords blanc. La femelle quant à elle présente un plumage tacheté brunâtre. Vous remarquerez probablement des canards présentent un plumage totalement aberrant (avec des couleurs complètement fantaisistes). Il s’agit en fait de canards colvert sauvages croisés avec des canards domestiques. En jargon ornithologique on appelle cela des canards « casseroles » C’est un problème pour la race colvert qui risque à terme de se dégénérer.

 

 


Nettement plus discrète dans la végétation des berges on découvrira la poule d’eau autrement appelée Gallinule. Elle est assez commune mais plus difficile à repérer car elle se cache souvent dans la haute végétation des berges. On la voit plus facilement lors de ses déplacements qu’elle effectue souvent sur le bord de l’eau. Elle est de taille moyenne, assez sombre avec une tache rouge bien visible sur le bec et qui remonte jusque sur le front. On pourrait la confondre aisément avec la foulque macroule qui est sombre presque noir également mais avec la différence que la foulque présente un bec assez clair avec une tache frontale blanche. Les foulques ont plutôt tendance à se tenir en groupe sur les étangs  tandis que la poule d’eau se trouve fréquemment le long des berges des cours d’eau. Au printemps le nid de la poule d’eau est en forme de coupelle avec un toit et il se trouve bien caché dans la végétation.

 

Tout au long de notre balade, nous serons accompagnés de la mouette rieuse. Bien connue également, la mouette est peu farouche venant même chercher quelques morceaux de pain que jettent les promeneurs. A cette saison, il subsiste seulement une petite tache foncée derrière l’œil qui contraste avec sa tête claire. Au printemps, en plumage nuptial, on peut remarquer un capuchon brun chocolat qui recouvre toute la tête. En observant bien, on peut déjà voir quelques individus recouverts de ce capuchon.

 

Remontons toujours la Vesdre. Après le Pont du Chêne et le Pont des Récollets, empruntons le chemin fait de gabions le long de l’eau vers le Pont passerelle près de l’Athénée.


 

Là-bas dans les eaux un peu plus calmes on rencontre souvent le Héron cendré. Il a une longueur de +ou- 95 cm pour une envergure de +ou- 1,60m. On le voit souvent immobile à l’affut au bord de l’eau, attendant sa proie, le plus souvent un petit poisson mais dans d’autres sites comme les prairies il s’attaquera volontiers à un crapaud, une grenouille, un orvet ou encore à des insectes divers. Il est de couleur grisâtre et blanc avec un long bec jaunâtre. On pourra repérer un juvénile grâce à sa calotte sombre par rapport à un adulte qui aura la tête blanchâtre avec quelques longues plumes noires dans la nuque. Le héron en vol est impossible à confondre avec d’autres grands échassiers tels que la grue, la cigogne blanche ou la cigogne noire car celui-ci vole toujours avec le cou replié en S alors que les autres volent avec le cou tendu.

 

Poursuivons notre chemin le long de l’eau vers le Pont d’Al Cûte (autrement appelé le Pont d’Andrimont), le Pont Hombiet et par le pont de la rue Marie Henriette. Sur le côté de celui-ci, empruntons le passage qui nous mènera dans le parc Marie-Louise. A ces endroits, soyons vigilant.

Observons bien les branches basses des arbres et arbustes le long de l’eau. C’est souvent là que l’on peut rencontrer le Martin-pêcheur. Sa taille est de +ou- 18 cm avec 4cm rien que pour le bec. Il présente de belles couleurs éclatantes ; ailes bleues verdâtres, le dos et la queue bleu clair et la poitrine d’un bel orangé. Il reste souvent perché à l’affut, immobile à guetter le moindre petit poisson qu’il capturera après un plongeon à la verticale. On peut encore l’observer furtivement lors de ses déplacements en vol rectiligne au ras de l’eau à des vitesses allant jusqu’à 45 km/h ce qui lui vaut le surnom de « flèche bleue ».

 Lorsque le niveau de l’eau n’est pas trop important et que des pierres dépassent de l’eau, on peut y voir un oiseau perché sur celles-ci. Il s’agit du Cincle plongeur. De la taille d’un merle, il présente un plumage brun foncé avec un large plastron blanc. Il a la capacité de plonger sous l’eau à contre courant, de nager avec les ailes ou de marcher sur le fond de l’eau pour y trouver sa nourriture qui se constitue de petites larves aquatiques, de vers ou autre sangsues. Il arrive à cet exploit grâce au profil de son dos. Du fait de sa forme et de sa queue relevée, la pression du courant le maintient sans peine sous l’eau. Les ingénieurs de la formule 1 n’ont rien inventé avec le becquet arrière des voitures, ils n’ont fait que copier les formes de notre cincle plongeur. Pour pouvoir plonger souvent, il possède également une glande très développé à la base du croupion qui lui fournit la matière nécessaire pour graisser son plumage qui ainsi ne sera jamais mouillé.

Au détour d’un méandre vous remarquerez peut-être aussi le cormoran.

Ce grand oiseau de couleur très foncée presque noire avec des reflets bleu et vert. Les joues et la gorge sont blanches et le bout de son bec est un peu crochu.

Si vous rencontrer un individu blanc sur toute la poitrine, il s’agit probablement d’un jeune de l’année qui n’aura son plumage sombre qu’à sa deuxième année après sa mue.

 

Le cormoran est un grand pêcheur mais au contraire de notre cincle il n’a pas de glande aussi performante pour graisser son plumage ce qui l’oblige après quelques plongeons à se percher ailes ouvertes au vent à attendre que son plumage soit sec pour pouvoir voler à nouveau.  

Il mange à peut près 400 à 600 gr de poissons par jour. Il vit chez nous uniquement pendant l’hiver.

Il est mal vu de nos amis pêcheurs car en grand nombre sur nos rivières et au vu de la quantité de poissons qu’il ingurgite, ce sont des tonnes de poissons par an que ce chapardeur prélève.

Nous voici arrivés au terme de notre randonnée car il est impossible de remonter la Vesdre plus haut le long des berges. Pour le retour, il nous faudra revenir sur nos pas jusqu’au Pont d’Al Cûte ou là, nous aurons la possibilité de revenir par notre chemin initial ou de remonter sur le pont.

Monter la rue Renier sur quelques mètres et de prendre à gauche par la promenade des Récollets qui nous amènera jusqu’au Pont des Récollets où nous pourrons reprendre le chemin le long des quai de la Vesdre.

Dans cette portion de la promenade des Récollets nous pourrons observer d’autres espèces d’oiseaux qui ne font pas partie des oiseaux d’eaux et dont je me ferai un plaisir de vous décrire lors d’un prochain sujet. J’en profite en même temps pour souhaiter à toutes et tous une très bonne année 2009 remplie de belles randonnées et de belles observations de nature.

Desart Christian guide nature

Mise à jour le Lundi, 12 Janvier 2009 07:28