Le faucon crécerelle
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Vendredi, 18 Novembre 2011 17:45

Faisons connaissance avec le plus petit rapace diurne de nos régions, le faucon Crécerelle.

Avec une taille de  32 à 39 cm et une envergure de 65 à 80 cm, il se rencontre à peu près partout jusqu’en ville notamment à Liège sur la cathédrale où il a niché plusieurs années.

Le mâle se distingue par sa tête grise et son dos rouille avec des taches noires tandis que la femelle présente la tête, le dos et la queue roux fortement parqué de noir.

On dit que le faucon Crécerelle "huit" ou "réclame" lorsqu'il pousse son Kik Kik Kik Kik qui n'est autre que son cri lorsqu'il se déplace.

 

Généralement ce rapace vit en solitaire et se rapproche d’une femelle au printemps en période de reproduction. Il ne construit pas de nid mais profite d’un ou l’autre nid de pie ou de corneille. Il occupe volontiers des sites comme les appuis de fenêtre ou un trou dans le pignon de vieilles maisons.

Il fréquente encore volontiers les nichoirs mis à sa disposition dans les endroits comme les vergers basses tiges comme on rencontre dans le pays de Herve. Son nombre de jeunes varie suivant la densité de population de micro-mammifères  (souris, musaraignes, campagnols, mulots, rats) qui composent sa nourriture principale. Ces petits rongeurs ont un cycle de proliférations tous les trois ans environs. Lors des années 2006-2007 on a remarqué une abondance de campagnols qui a permis une très bonne reproduction des Faucons.

Des nichées de 6 jeunes n’ont pas été rare et les hivernant on été nombreux. Lors des années plus creuses en densité de petits rongeurs, nos petits rapaces ne dédaignent pas des proies comme les petits passereaux qu’ils capturent au sol, les lombrics ou encore crapauds et grenouilles.

 

 

Les jeunes quittent le nid fin juin et les concentrations se remarquent sur les champs moissonnés avant que les travaux agricoles ne réduisent fortement les possibilités de chasse. Après cela les oiseaux se rabattent sur les terrains en friche et les abords des autoroutes. On a pu ainsi remarquer il y a une dizaine d’années lors des travaux de la ligne TGV le long de l’autoroute une forte concentration de Faucons. Ceux-ci y trouvaient des proies facilement accessibles dans les milliers de mètres cubes de terre déplacée faisant fuir tous les petits habitants.

Ces territoires de chasse étant fréquentés régulièrement par le faucon cela lui a valu le surnom de faucon des autoroutes.

 

Le faucon possède deux méthodes de chasse bien particulière :

-        La première consiste à se mettre à l’affut sur un poteau, un fil électrique, un arbre ou un lampadaire. De son poste d’observation il attend patiemment de repérer une proie pour pouvoir la capturer.

 

 

-        La seconde consiste à voler sur place assez haut dans le ciel et scruter le sol. Profitant de son excellente vue il repère les trous de rongeurs, descend par paliers et attend le moment ou sa proie sortira pour se laisser tomber serre en avant ne laissant pas beaucoup de chance à sa victime.

Cette seconde méthode appelée le « vol du St Esprit » est caractéristique de l’espèce. Elle est possible par le jeu des ailes d’avant en arrière très rapide, les plumes de la queue déployées et aussi grâce à 3 plumes sur le dessus de chaque aile appelées allula. Ces 3 plumes toutes petites sont positionnés sur le pouce de l’oiseau et pourraient se comparer aux volets des ailes d’un avion. Elles vont permettre d’assurer la stabilité horizontale pendant le vol stationnaire. Le reste de la main porte les rémiges primaires (grandes plumes de l’aile) qui maintiennent l’altitude pendant le vol du St Esprit.

 

 

Le faucon est en majorité sédentaire et fidèle à son site de reproduction. Il ce peut que des faucons entreprennent une migration les menant jusqu’en Afrique du Nord alors que d’autres nous arrivent  des pays nordiques.

 Merci à Jean-Marie Poncelet pour les photos.

Desart Christian, guide nature

 

Mise à jour le Samedi, 19 Novembre 2011 07:57