Pierres et Lettres verviétoises. Freddy Joris
Écrit par Albert Moxhet   
Mardi, 13 Septembre 2011 01:17

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Ce qui est frustrant dans les Journées du Patrimoine, c’est qu’on y propose tellement de choses intéressantes qu’il est impossible de voir en quarante-huit heures le quart de ce qui vous intéresse le plus.

Heureusement, il reste des documents qui permettent de prolonger le plaisir et de susciter des découvertes. C’est le cas tout particulièrement avec le nouveau livre de Freddy Joris, Pierres et Lettres verviétoises. 

Historien et grand connaisseur de tout ce qui a été écrit et publié sur et dans la région verviétoise, Freddy Joris a réuni dans un ouvrage de près de 350 pages (et au prix très démocratique de 15€) un ensemble bien structuré de textes d’auteurs belges ou étrangers qui sont passés par chez nous et en ont laissé des traces écrites. Chronologiquement, la période d’étend de 1740 – avec Saumery et Les Délices du Pays de Liége – jusqu’à ce début du XXIe siècle.

 

Géographiquement, Freddy Joris a choisi d’aller d’Ouest en Est, de Tancrémont à la Gileppe, à travers un vingtaine de chapitres articulés sur les quartiers ou sur le voisinage de bâtiments importants. Le patrimoine du Pays de Vesdre sous la plume des écrivains, comme l’indique le sous-titre, fait l’objet de regards qui ne sont pas tous amicaux et pas seulement de la part d’étrangers volontiers méprisants, mais aussi de Verviétois victimes du complexe qui veut que ce soit toujours moins bien chez eux qu’ailleurs.

Bien évidemment, il y a également des écrivains qui font le panégyrique de la ville, mais entre ces deux tendances, on trouve pas mal de plumes tantôt réalistes, tantôt teintées d’un souvenir attendri, tantôt aussi baignant dans un humour allusif plein de mordant, comme ce texte inédit de Pol Noël, datant de 1988, qui décrit une séance fictive – avec pseudonymes transparents – du Collège échevinal au moment où l’on voulait démolir la Grand-Poste. 

Outre les nombreuses découvertes qu’autorise cet ouvrage concocté avec passion, on ne peut qu’être sensible à la très grande liberté de ton que l’auteur s’autorise dans un choix de textes qui, pour des raisons bien compréhensibles, ne retient pas les études et notices des professionnels du patrimoine. L’éventail proposé fait alterner correspondance, poésie, roman, journal de voyage, souvenirs et témoignages. Plus que d’autres, nécessairement, les aînés y retrouveront la plume de personnalités dont ils ont été les élèves, les condisciples, les amis, mais tous, jeunes et moins jeunes, y découvriront un Verviers qui reste le leur sous des apparences multiples.

De très bonnes photos en noir et blanc ponctuent l’ensemble. [Freddy JORIS, Pierres et Lettres verviétoises, Comité scientifique d’Histoire de Verviers, 2011] 

 


Pour rester dans le thème Des Pierres et des Lettres de ces Journées du Patrimoine 2011, il faut signaler qu’y est consacré le n° 79 (septembre 2011) de la revue Les Cahiers nouveaux .

Une quarantaine de textes dus à des spécialistes s’y organisent selon quelques axes fédérateurs : des pierres parlantes, des traces lapidaires, pierres et imaginaire, des lettres ludiques, des lieux et des lettres, ce qui recouvre une vaste matière allant de la préhistoire aux mots d’auteurs en passant par la BD et Toine Culot.

Avec les médisances spadoises au XVIIIe siècle, le château de Reinhardstein, des regards sur le paysage rural, Didier Comès, René Hausman, Jean-Marie Klinkenberg et les Amis d’Adolphe Hardy, la région verviétoise tient plus qu’honorablement sa place dans ce numéro du trimestriel du Développement territorial. (Coédition : Service public de Wallonie/Mardaga)

 
Mise à jour le Vendredi, 04 Novembre 2011 08:23