Les bolides acrobates du ciel...
Écrit par Jean-Marie Poncelet   
Dimanche, 27 Juin 2010 18:18
  Il est un oiseau qui me fascine particulièrement, non par ses couleurs, car il en est assez dépourvu (brun foncé voire noir avec un peu de blanc sous la gorge), mais de part son comportement.
Cet oiseau, une fois sorti du nid, ne se posera pratiquement plus pendant les trois premières années de sa vie, en parcourant des dizaines de milliers de kilomètres. Les femelles mâtures auront un peu de répit lorsqu'elles seront au nid pendant la couvaison. Ce bel oiseau, que nous pouvons voir, ou apercevoir, dans le ciel d'avril à fin juillet, est le Martinet noir. Pour d'autres renseignements sur l'espèce vous pouvez relire l'article du 01 mai 2008 de Christian Dessart.

Allez! En route pour essayer de photographier ces infatigables voltigeurs!

Pour ce genre de photos, il n'y a pas besoin d'affût, mais un repérage préalable pour sélectionner un endroit où les oiseaux ne seront pas trop haut dans le ciel. Comme ces oiseaux sont extrêmement rapides, il va falloir une vitesse d'obturation élevée (minimum 1/1250 s). Pour obtenir cette vitesse élevée, il faut avoir une très bonne lumière.

Cependant un gros problème se pose: lorsque les conditions de lumière sont bonnes, c'est-à-dire quand il y a du soleil, les oiseaux évoluent très haut dans le ciel profitant des ascendances thermiques. Parfois à plusieurs centaines de mètres d'altitude et là... impossible de les photographier...

Si le temps se couvre, les oiseaux redescendent, la lumière diminue et la vitesse aussi: les photos risquent d'être médiocres ou floues. Heureusement pour moi, il y a les nids et il faut ravitailler la nichée. Je vais donc profiter de ce moment pour essayer de les photographier.

 

le jabot est bien rempli d'insectes  Où les voir?

Des Martinets noirs, il y en a un peu partout dans notre région. Ils nichent souvent dans les infractuosités des corniches ou des planches costières des maisons. Ils aiment aussi venir se désaltérer... La Vesdre, le long du quai Pierre Rapsat, est souvent fort bien fréquentée par ces oiseaux. Après avoir longuement observé les oiseaux et en fonction de l'orientation du soleil, je décide d'un endroit qui me semble propice... le sport peut commencer. Pour moi, c'est un véritable sport et en plus une activité qui devient vite enivrante.

Quand je commence à photographier ces oiseaux, j'ai difficile de m'arrêter et je ne suis pas le seul à le dire. J'ai un copain qui pratique le même hobby et qui, quand il parle de la photographie des oiseaux en vol et surtout les Martinets, dit :"C'est un peu comme les cacahuètes, quand on commence... on ne sait plus s'arrêter!" J'ai le même sentiment... quand je suis concentré sur mon sujet, je n'ai pas envie d'arrêter, mais après un certain temps les bras n'en veulent plus, la nuque est raide... physiquement un break s'impose... quand je vous disais que c'était du sport!

Pour cette activité, je choisis un objectif léger plutôt qu'une très longue focale lourde. Je saisis mon appareil et le lève vers le ciel... je n'ai que l'embarras du choix, plusieurs dizaines de Martinets noirs virevoltent dans le ciel. J'en vise un, attends une fraction de seconde que l'autofocus l'accroche et déclenche une courte rafale.

Après une vérification du résultat sur l'écran arrière de l'appareil, je fignole quelques réglages. Pendant de très longues minutes, je mitraille ces oiseaux qui passent et repassent devant moi en faisant des aller-retour vers les nids. J'essaie de varier les angles de prises de vue, de me placer pour que les oiseaux qui rentrent aux nids soient dans le sens contraire au vent; s'ils sont freinés, ce sera un peu plus facile. Cent, deux cents sûrement beaucoup plus c'est le nombre de photos que j'ai fait pendant ce laps de temps. J'arrête... mon bras droit n'en veut plus, je dois faire une halte.

Pendant ce repos, je visionne quelques photos sur l'appareil... il y a du bon et du moins bon... c'est normal. Je vais comme cela recommencer ces petites séances pendant plus d'une heure. Je sais qu'il y aura énormément de déchets, donc plus je prends de photos, plus la probabilité d'avoir de bonnes photos augmente... Ma nuque commence à me faire mal, mais je n'ai pas envie d'arrêter, la lumière est belle et les oiseaux sont là... Je continue... mais mes réflexes, mes mouvements sont bien moins fluides qu'au début. Il est temps d'arrêter sinon les résultats s'en ressentiront.

 

 

J'abandonne le site et reprends le chemin de la maison où un gros boulot m'attends... un bon millier de photos à trier et à traiter, mais cela c'est une autre histoire.


 Ils vous restent encore un bon mois pour regarder ces Martinets noirs, prenez vos jumelles, choisissez un individu dans le groupe et essayez de suivre ses déplacements vous verrez que c'est du sport.

Bonnes balades, bonnes observations et je vous retrouve après les vacances!     

 

jean-marie poncelet

www.jm.poncelet.be   
Mise à jour le Dimanche, 27 Juin 2010 19:23