L’hiver s’offre
Écrit par Renaud Tiquet   
Lundi, 17 Janvier 2011 08:51

La neige est présente sur les sentiers boisés et l’eau ne mouille plus; elle craque sous le pied.  L’hiver s’offre et je le rejoins sans pouvoir décliner son invitation.

En errant à travers bois, je piste des traces de chevreuils et le froid me martèle les pommettes.

Comme arrachés à la terre à coups de sabots, les lambeaux neigeux et épais qui se détachent difficilement du sol ne manquent pas de souligner cette pauvre condition dont les bêtes souffrent pour trouver leurs vivres. Ils sont deux. Des dérangements intempestifs ne feraient qu’accentuer la complexité de cette tâche qu'est leur ravitaillement.Pas à pas, sans un souffle, toutes les précautions étant prises et mises en pratique, je me déplace en me fondant dans l’environnement qui m’entoure. 

A une dizaine de mètres sur ma gauche, un merle s’agite au pied d’un hêtre. Je m’accroupis et l’observe aux jumelles. Au milieu d’une zone épargnée par la neige, à coups de bec,  il s’acharne à débusquer de petites vers de terre qu’il s’empresse d’avaler. Sur ce même hêtre,  mon attention est détournée, plus en hauteur, par de légers craquements. Une branche est occupée par un écureuil au teint noirâtre qui a la tête entre ses deux pattes avant, là où est placé une faine qu’il décortique avec méthode. 

Je passe un moment avec lui pour le laisser ensuite finir son repas.

Beaucoup de chants d’oiseaux résonnent dans l’atmosphère. Avec un peu d’entraînement,

j’ai appris à distinguer les différentes espèces qui composent cette mélodie. Farouchement et furtivement, quelques-uns se montrent: 

- Le troglodyte mignon qui l’espace d’une seconde se pose sur une branche entre deux buissons. 

- La sittelle torchepot qui tête en bas défie les lois de la gravité.

- Le pic épeiche qui perce l’écorce à la recherche d’une larve d’insecte.

Et puis là, à une vingtaine de mètres dans d'épais fourrés, j’aperçois les deux chevreuils en 

déplacement. Je ne tente pas de me rapprocher; je me mets à couvert et les regarde passer pour enfin me tourner le dos et s’enfoncer dans la végétation.

Je prône le respect de la faune toute l'année mais en hiver, je redouble de précaution.  

Un dérangement sera certainement un repas manqué; une situation qui à répétition, pourra se révéler fatale.

Soyez discret; il est préférable de rater une occasion que d’en déranger une.

 

Bonnes balades et jolies rencontres.

Bien à vous,

Renaud Tiquet

Mise à jour le Mardi, 01 Février 2011 14:46