L'art du jumelage et le jumelage de l'art
Écrit par Viviane Bourdon   
Mercredi, 06 Juin 2012 05:55
 Dans la vie des jumelages, la dizaine revêt une grande importance. Ainsi, l’on y fête ses dix, vingt, trente, quarante, voire cinquante ans. Alors pourquoi avoir choisi de célébrer en grande pompe nos quarante-cinq
printemps ?

Tout d’abord, Arles en avait formulé la demande, avec dans la foulée 2013, une réciprocité alléchante pour ses propres quarante-cinq années d’existence. Suivez mon regard. Arles à cette date sera en compagnie de Marseille, propulsée au rang de capitale culturelle européenne. Dans la foulée, il devrait y avoir une petite place pour ses  villes jumelles.
Ensuite dans notre chef, il y a eu quelque part la volonté d’éveiller de nouvelles vocations.

 

Notre site www.verviers-arles.blogspot.com  en fonction depuis fin avril a reçu depuis quelque 700 visites. Je m’en réjouis mais quelles seront ses exigences dans cinq ans et pourrais-je y suffire seule? Alors à bon entendeur salut ! Venez donc nous rejoindre en sachant que votre investissement vous prendra du temps mais quoi, notre Comité a mis au point l’art de s’amuser en travaillant
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Alors, réussi cet anniversaire ?

Oui, sur le plan des relations humaines car certains projets ont  pu être vraiment lancés. Je songe à cette exposition sur le costume qui devrait se tenir en 2014 au Musée Renier conjointement à celle prévue au CTLM. Cette dernière concernera plus particulièrement la Camargue avec peut-être, la reconstruction d’une cabane de gardian. Un char à bancs conduirait les visiteurs d’un lieu à l’autre.


Quant au reste, le temps fut exécrable. Ce qui pour des organisateurs est frustrant. Le froid était anormal pour la saison et les Arlésiens du groupe Escolo Mistralenco ainsi que la demoiselle d’honneur de la Reine arboraient des costumes aux tons hivernaux sous les capes et les châles noirs, tandis que derrière eux, une provision de parapluies était du cortège. Car bien sûr, il a plu.

Ce qui nous a  contraint à modifier le programme sur lequel, nous avions planché des mois durant. Des tenues ont été abîmées et les chaussons de danse détrempés. Mais les Arlésiens ne se sont pas découragés et en compensation firent résonner d’une chaleureuse pointe d’ail les rues de Verviers. Et au son des tambourins et des galoubets, on dansa quand même sous l’averse. L’on tint également marché du Pays d’Arles : des vins et autres produits de bouche introuvables chez nous, sous les arcades de la Bibliothèque centrale. Le saucisson de taureau fila comme une flèche. Notre Comité qui en est fort amateur, renonça à ses achats pour en laisser à d’autres.


Au premier étage : une exposition assez originale où si Arles s’exposait à Verviers, Verviers en faisait de même à ses côtés. Que souhaiter de mieux pour un jumelage ?
Le «z’avez rien à jeter» du sculpteur Benito nous a fait considérer d’un oeil nouveau nos «encombrants». Sans doute, le reverra-t-on à Verviers l’an prochain.

Avec bien sûr son comparse Yann qui avoir après montré ses «Quais de Rhône» dont les ombres et lumières en perpétuel mouvement le fascinent, pourrait présenter ses «Bords de Vesdre» que, profitant de son séjour, il est allé photographier. Le cours photo de l’Académie des  Beaux-Arts l’y avait précédé. Est-ce l’influence du climat ? Yann s’est exprimé en couleurs, les nôtres en noir et blanc. Mais si Yann fit ainsi découvrir aux Verviétois le Rhône, ces derniers proposeront aux Arlésiens les différentes facettes de notre rivière. De l’utilité des comités de jumelage...

 

 


 

Arles de par son École nationale de photographie a acquis une réputation internationale. Y exposer est un privilège.

Aussi cette perpective a-t-elle séduit Jean-Bernard Barnabé, directeur de l’Académie des Beaux-Arts et enthousiasmé professeur et élèves. Car les oeuvres que nous avons déjà vues, ne sont qu’une mise en bouche. Ces veinards d’Arlésiens découvriront la Vesdre de sa source fagnarde à son confluent avec l’Ourthe.

Notre rivière à qui l’on doit bien cela, va être le sujet de préoccupation des élèves tout au long de l’été. La sélection doit se faire après la rentrée de septembre, l’exposition étant en octobre le clou de la Journée du Goût organisée par l’ensemble des jumelages arlésiens boulevard des Lices, l’artère la plus prestigieuse d’Arles, au coeur de la Maison des Associations, lieu de rencontres s’il en est.

Le souhait commun est de voir ce type de collaboration s’étendre aux autres disciplines enseignées dans l’école. Aux ateliers de Dominique Terrana par exemple dont une dizaine d’enfants ( 6-9 ans ) et d’adolescents vient de décrocher l’une des plus prestigieuses récompenses qu’il soit, puisque remise au nom de l’Unesco à Troyes en Champagne. Je me devais d’être de la partie même si celle-ci comportait quelque 12 heures d’autocar aller-retour.

 

 


L’Académie a cela de bon : elle possède un directeur et des professeurs toujours prêts à s’engager dans l’aventure et à y entraîner leurs quelque 600 pupilles. Leitmotiv : et que va-t-on faire aujourd’hui ? « Et bien aujourd’hui, vous allez recevoir vos prix.

 

Des plus de 3000 enfants en provenance de 45 pays, vous figurez parmi les cent lauréats retenus ».
Nos «Graines d’artistes», titre du concours ont eu à illustrer le thème «Il était une fois». Il était une fois la nature, les collines, la forêt, les fleurs et ...les cerfs-volants. Voir nos lauréats alignés au premier rang, sérieux comme des papes, conscients de l’importance du moment et/ou de leur importance, avait quelque chose d’émouvant. Les parents, papy ou mamy, frangin ou frangine étaient là à partager leur légitime fierté. On se reverra l’an prochain et même avant. 

À savoir : la présentation à Verviers d’une soixantaine d’oeuvres déjà primées et conservées à Troyes au mois de septembre. Elles éliront domicile, rue du Palais, dans la galerie de l’ex-Cercle des Beaux-Arts. Il s’agira pour l’occasion de relancer sous la houlette de la Culture une salle d’exposition qui eut l’honneur d’accueillir en son temps Delvaux et quelques autres. Verviers compte de nombreux artistes à faire valoir auprès d’un jeune public tout en lui donnant l’envie de rencontrer ses devanciers.


L’agenda de la salle commence à se remplir. En attendant, les oeuvres déjà citées, seront à admirer place du Palais lors des «Portes-ouvertes» de l’Académie les vendredi 8 ( vernissage à 17 h ) , samedi 9 et dimanche 10 juin toute la journée.

Mise à jour le Mercredi, 06 Juin 2012 06:09