Décembre 2013, le 26ème journal de Loreta
Écrit par Loreta Mander   
Mardi, 31 Décembre 2013 11:40

Loreta, nous partage sans fausse pudeur, avec simplicité, coeur et passion, son carnet de bord, celui d'une femme sur le chemin, là où la montagne se dresse.
Son 26ème volet est comme toujours touchant ou bouleversant,... comme les autres lettres qui ont précédé ! 

Comme un cri, elle nous disait : "Il ne faut pas attendre le pire pour s'arrêter et réfléchir un peu à soi. Je ne suis pas plus forte qu’une autre, mais une espèce d’instinct animal me pousse à me battre de plus en plus hargneusement et ça je ne peux l’expliquer. Lors de son premier échange Loreta se présentait ainsi : "La maladie est pour moi une forme de chance, comme un rappel à la vie".

Lundi 2 décembre 2013

Retour à l’hôpital pour recevoir mon Herceptine. Mais une longue journée agrémentée de 6 contrôles (poumons, épaule, système digestif, échographie du cœur et électrocardiogramme). Si, après ça, je ne peux pas m’inscrire aux jeux olympiques….. je ne comprends plus. Mamma mia, que c’est désagréable tout ce gel glacé à même le corps pour les échographies. Tout est OK. Parée pour l’avenir. Ca me rassure. Mais ce contrôle cache autre chose. C’est en vue de l’endoscopie que je dois « subir » le 16 janvier prochain. J’ai déjà refusé une fois cet examen, l’ai postposé d’un mois et, bien décidée, à avoir l’oncologue et l’hépatologue à l’usure pour le refuser encore une fois. Pas uniquement parce que cet examen est relativement désagréable à subir, mais surtout parce qu’il se fera sous anesthésie générale et là, j’ai très peur.

Et si je ne me réveillais pas ? Et si il y avait un problème pendant l’intervention ? Pour la première fois, l’oncologue m’a vraiment décidée à accepter l’intérêt de cette investigation. Il m’a demandé de m’asseoir près de lui, face à l’écran de l’ordinateur. Il m’a montré l’état de mon pancréas avant la première pancréatite et la dégradation après 4 pancréatites. Oufti, je me demandais si c’était bien le mien sur les deux photos. Il m’a bien expliqué que la pancréatite reviendra et que ça pourrait être plus grave. Le pancréas est un organe si vital que si il est touché, le pronostic vital peut être engagé.

Oups…. Je n’avais pas vu les choses ainsi. Bang, un coup sur la tête. Ils ont identifié le problème. Les scientifiques me pardonneront ma façon très primaire d’écrire sur le sujet, mais, en gros, le tuyau qui évacue le liquide pancréatique (celui qui permet de traiter les graisses et les sucres avant qu’ils ne soient envoyés vers l’intestin) s’est rétréci et ils vont poser un ou deux stents (sorte de petit ballonnet qui tient la tuyauterie ouverte). Si je ne me laisse pas faire, j’ai le choix entre le diabète et ses nombreux désagréments ou aller faire un long séjour chez John Lennon et Janis Joplin. Ca s’appelle choisir entre la peste et le cholera.

J’ai finalement cédé, mais pour la bonne cause.

Si je résume la situation : je fume et j’ai des poumons de jeune fille, je n’ai jamais bu, je ne bois pas et je ne boirai plus et j’ai un pancréas d’alcolo. Allez comprendre les fantaisies de la nature. Car je précise, qu’à force de lui faire la gueule à chaque recommandation d’arrêter de boire, l’oncologue s’est rendu à l’évidence que je n’étais pas une adepte de la bibine.

La journée a été si longue. Je rentre. Je suis crevée. Le travail d’ici au 16 janvier consistera à accepter l’idée de passer sur le billard.

 

 

Mardi 3 décembre 2013

Je me lève de super bonne humeur, car une belle journée nous attend. Une amie très chère a commencé ses chimios, car le crabe s’est invité chez elle. Elle a un moral d’enfer. Je suis très fière d’elle. Elle a constamment le sourire et rit de tout, tout en subissant les affres de cette saloperie. Il faut dire qu’elle a un homme qui la chouchoute très fort. Elle est danseuse. Elle tournait un clip pour un groupe qui va sortir un CD d’enfer, mais elle a perdu ses cheveux.

Nous avons discrètement approché les appareils photo pour immortaliser ces instants. En rentrant, j’étais très fière de ma journée. Une belle ambiance, des personnes qu’on aime profondément, des nouvelles et belles rencontres, entr’autres avec son partenaire de danse. Le tout immortalisé dans des images esthétiques remplies d’espoir et de pudeur. Merci les amis, on vous aime très fort. Ils se reconnaîtront.


Vendredi 6 décembre 2013

Saint-Nicolas ne m’a rien apporté. Snif. J’étais sûre qu’il ne fallait pas dire qu’il n’existe pas, maintenant il a tenu à me le prouver. C’est vrai que ça doit être difficile de me gâter, pas de chocolat, pas de gâteaux, pas de noix…. Il ne reste que les mandarines. Par contre, il m’a fait une bonne blague. La chaudière est en panne. Avec ce froid. Pas grave. J’enfile 3 pulls, des gants et un bonnet et c’est parti dans la joie et la bonne humeur. Enfin pas tout à fait, vu que je déteste le froid. Mais le chauffagiste a entendu ma prière et est venu vers 11 heures. Il y aurait eu une surchauffe électrique quelque part (mais pas dans les radiateurs, je confirme) et pouf ça c’est éteint. Il a tout démonté. Il commande la pièce et demain tout sera réparé. En attendant, aglagla…..

Hier, j’ai découvert une super video pour la fondation Mimi. Pour ceux qui ne connaissent pas cette association. Ils sont présents dans les hôpitaux et offrent gratuitement des soins du corps et esthétiques aux malades atteints du cancer. Un petit rayon de soleil au moment où chacun se sent dépossédé de son image. C’est gratuit. Les produits de beauté sont offerts pas Estée Lauder qui a toujours sponsorisé ce genre d’association. Madame Lauder est décédée suite à un cancer et a toujours tenu à cœur d’épauler les malades qui n’ont pas ses moyens financiers. Il est parfois difficile pour certains malades d’affronter les frais dûs aux traitements. Alors vous pensez bien que l’esthétique n’est pas à l’ordre du jour. En plus, faire la démarche d’aller chez une esthéticienne, se mettre à nu, beaucoup n’y sont pas prêts.

De plus, les esthéticiennes de la fondation sont formées aux soins spécifiques. La peau, les ongles, les cheveux sont les plus attaqués par les traitements. La video a mis en scène des malades volontaires pour un relooking. Ils sont coiffés, habillés, maquillés les yeux bandés. Ils se découvrent dans un miroir sans tain. Derrière, le photographe shoote l’instant où ils découvrent leur image éphémère. Une malade dit au début du reportage que ce qui lui a manqué le plus, c’est l’insouciance. C’est précisément ce moment d’insouciance qui est immortalisé dans un superbe livre. J’ai partagé le lien et plusieurs malades se sentent blessés dans leur image en prétendant que c’est tourner la maladie au ridicule. Ca n’a pas été du tout mon impression D’ailleurs, si on m’avait proposé d’y participer, j’y aurais adhéré immédiatement. Mais tout dépend de l’acceptation de notre nouvelle image. De l’estime qu’un malade a de lui-même. Peut-être ne l’aurait-il pas fait non plus avant d’être malade, de peur surtout du regard des autres.

Moi, depuis le début de la maladie, je me fous du regard des autres. Ils nous regardent avec leur vécu, leur éducation et leur ressenti, qui n’est pas le mien. Le regard des autres devient un détail quand on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête. On suit mieux nos envies. On fait des choses qu’on n’aurait certainement jamais osé faire avant la maladie. Les parcelles de vie qui nous sont offertes doivent être bien remplies et savourées. Il faut faire preuve de beaucoup d’auto-dérision. Et, de ce côté-là, je me défends très bien. Il suffit de penser à ma participation en tant que Cindy Centwafers sur scène avec les Gauff’.

 

 

 

Samedi 7 décembre 2013

13° hier toute la journée à cause de la panne de chauffage. On a donc décidé de se mettre sous la couette à 20heures pour éviter d’attraper un bon rhume. Une superbe nuit bien au chaud. Mais le matin, oups…. Genre sciatique… pas bon signe ! Un bon coup de Synthol là-dessus. Toujours quelque chose pour te pourrir la vie nom d’une pipe.

Après le passage du chauffagiste, tout est rentré dans l’ordre.

J’ai une pensée pour les sans-abris ou ceux qui ne peuvent pas se chauffer correctement. C’est dur. Tout à coup, je me remémore quelques flash de ma jeunesse. J’ai passé quelques hivers devant le poële à charbon. Il faisait tellement froid dans la chambre à coucher, qu’on se regroupait sur un matelas devant le poële. Je ne sais pas si ça serait encore supportable aujourd’hui. A l’époque, le chauffage central n’était pas encore installé partout. J’adore ce progrès technologique. Définitivement, je ne suis pas faite pour vivre dans un igloo !

Depuis que j’ai vu l’émission sur le pain, j’ai décidé de le faire moi-même (pas l’émission, mais le pain !). Je me suis payé une bonne machine à pain, sur le conseil d’amis déjà experts en la matière. Quel plaisir cette odeur de pain pendant qu’il cuit et surtout quel plaisir de déguster du « home made ».

On mange des tartines pas plaisir, surtout tartinées avec ma confiture d’oranges maison. Un pur moment de bonheur. Et oui, ces petits riens qui allument nos étoiles.


Lundi 9 décembre 2013

Hier on a joué les Saint-Nicolas pour Mila. Toujours un immense plaisir de voir briller la flamme dans ses yeux. Des millions d’étoiles, des tonitruants « Merci Saint-Nicolas », bref toute l’innocence des yeux d’enfants. Ah que pourrions-nous garder ce regard tout au long de notre vie d’adulte !

Depuis le 1er décembre, une nouvelle loi va nous obliger à devenir civiques et sympas, même avec les c…. sous peine d’amende. Nous allons donc devoir pratiquer la « tirette » (zip pour les français) sur nos routes. Kézaco ? On va devoir baisser nos pantalons à l’approche des travaux ? Ou dézipper nos sourires face aux autres automobilistes ? Nenni. Lorsque nous arrivons à une zone de travaux, la pratique veut que, bien avant le rétrécissement de la chaussée, on s’arrange pour déjà se mettre sur la bonne bande. Il y a toujours un pressé à grosse cylindrée pour éviter les files et rouler jusqu’à la dernière seconde sur la « mauvaise » bande. Réaction des pauvres inciviques que nous sommes : un doigt majeur dans le regard en se disant qu’il n’a qu’à attendre.

Et bien non ! Ca n’est pas ainsi que ça doit se passer. Il faut le laisser s’intégrer dans la file pour fluidifier le trafic. Parce que, bien sûr, il a remonté toute la file pour aider à la fluidité du trafic. Mon œil oui. Du haut de ses 1000 chevaux dans sa berline rutilante et rapide, il nous toise d’un regard hargneux, les canines découvertes et son regard me dit : dis, toi, la vieille dans ta berlingo pourrie, tu ne pourrais pas rouler quand je ne suis pas sur la route ? En plus, il a remonté la file à une vitesse excédant de loin les limitations de 70 ou 50 kms. Et bien maintenant, il faudra ralentir, lui céder le passage avec le sourire, faute de quoi la maréchaussée vous filera 65 euros d’amende. On aura tout vu. Encourager l’incivisme et la malpolitesse de certains….. Je vous l’dit ma bonne dame, nous vivons dans un monde étrange. En tout cas, un monde qui ne fonctionne pas aux valeurs primaires de respect. Mais bon, puisque le législateur en a décidé ainsi et que Monsieur Contact nous l’a bien expliqué, on fera avec.


Mardi 10 décembre 2013

Aujourd’hui c’est ma fête. Et oui, j’ai aussi une fête, mais elle n’est pas inscrite au calendrier. En Italie, ma patronne est la Madonne de Lorette, à ce qu’il paraît. Et bien voilà, bonne fête Pepette.

Le ciel est tout bleu. Il fait juste frais et ravigorant. J’aime cette lumière.

Le soir, j’ai appris la mort d’un grand monsieur, Jean-Louis Foulquier. Un homme qui a su se battre pour ses idées, qui a essayé, à son échelle, de promouvoir la chanson française. Ca me fait toujours drôle d’entendre que quelqu’un est décédé d’une longue et pénible maladie, comme on dit pudiquement. Je ne le connaissais pas depuis très longtemps. Nous nous sommes croisés quelques fois autour d’un verre lors de Francofolies de Spa. Nous avions eu l’occasion de dîner avec lui et Cathy, son épouse, sur le port de La Rochelle l’an dernier en dehors de la cohue des Francos.

Il était très drôle, il avait un sens de l’humour très personnel. Il nous avait présenté des jeunes artistes peintres et sculpteurs et on s’était promis qu’un jour, on ferait une toile à deux. Nous n’en avons pas eu le temps. Il était fier de son bébé que sont les Francofolies de La Rochelle et nous devions y aller, mais mes chimios ne m’ont pas permis de me déplacer à ce moment. So long Mr Foulquier. Allez maintenant vous asseoir sur le rebord du monde pour voir si on peut encore faire quelque chose pour l’améliorer. Vous allez en passer des soirées à refaire ce monde avec Piaf, Ferré, Montand et les autres. Donnez-nous des nouvelles de temps en temps.


Vendredi 13 décembre 2013

M’en fiche, je ne suis pas superstitieuse, mais j’ai fait une rencontre très bizarre aujourd’hui, qui m’a, je l’avoue, laissée sans voix mais qui ne m’a pas étonnée. Je vous raconte.

J’entre dans un magasin près de chez moi. Je cherche un livre sur le moment présent. Je sais ce que je cherche. C’est un cadeau pour une amie qui commence le combat contre le crabe et je pense que ça pourrait l’aider à foncer.

La patronne, la cinquantaine, sympa et souriante me demande ce que je cherche. Je lui dit. Elle me regarde et me demande si c’est pour un cadeau. Je lui dit que c’est pour une amie. Elle se retourne et me dit « cancer du sein ? ». Un peu interloquée, je réponds par la positive en me disant qu’elle avait une chance sur 10000 d’avoir tapé dans le tas.

Elle me demande son prénom et me dit des choses assez vraies sur elle, d’autres que je ne peux vérifier. Et c’est là que ça devient surréaliste. Elle me tutoie depuis le début mais ça ne me dérange pas, mais surtout elle continue à me parler en italien. Sur le moment même, comme si c’était une évidence, je continue en italien avec elle. Je rappelle qu’on se voit pour la première fois, qu’on ne se connaît ni des lèvres, ni des dents, et qu’elle ne sait absolument rien de moi, et encore moins moi d’elle. Tout à coup, je lui demande pourquoi elle me parle italien. Et, sans sourciller elle me répond : parce que tu es italienne (ça se voit tant que ça ?), que ton prénom commence par L, qu’il y a 6 lettres et que, toi aussi, tu te bats contre la même saloperie ».

Oufti, c’est bluffant. Elle me dit des choses sur mes enfants, alors qu’elle ne sait même pas que j’ai des enfants, en me donnant leurs âges et en me décrivant des choses vraies. Elle me parle de 1948 (année où ma maman est arrivée en Belgique), elle me donne quasi mon année de naissance (bon là, elle a bien vu que je n’étais plus une teenager !) et continue ainsi avec des éléments vrais, vérifiés mais qu’elle ne pouvait pas connaître. J’ai juste envie d’y retourner. Ne me demandez pas pourquoi je suis entrée dans ce magasin bien précis, vu qu’il y a deux librairies dans le coin, ni pourquoi j’ai trouvé presqu’évident ce qui m’arrivait. Les surprises de la vie. C’est mon vendredi 13 à moi.

Pour le reste, je commence à rassembler mes petites affaires. La semaine prochaine, retour vers un endroit qu’on adore : la côte d’Opale.

 

 

 

Lundi 23 décembre 2013

Nous sommes rentrés samedi de la Côte d’Opale. Quel merveilleux séjour de 4 jours. Quand nous sommes arrivés, le temps était maussade et il faisait gris, mais j’ai ressenti l’énergie de l’air immédiatement. Je n’aime pas l’eau. Je n’aime pas me baigner, tout simplement, parce que j’ai peur de l’eau. Ca vient de loin.

A l’âge de 12 ans, j’ai appris à nager, tout en ayant peur de l’eau. Quand le moniteur m’a jeté sans bouée dans la grande profondeur, j’ai cru mourir et je pense qu’il m’en est resté quelque chose dans cette panique. Bonjour la pédagogie. Par contre, voir la mer me rassure. J’aime le bruit des vagues. Je ressens une énergie extraordinaire et j’oublie tout, comme une naissance. Il y a certainement une explication à tout ça, mais je ne me pose aucune question. Je prends ce qui vient, au moment où ça arrive. Ca s’appelle profiter du moment présent et, devant la mer, j’y arrive complètement.

Nous nous sommes beaucoup promenés, avons attendu la lumière et le bon moment pour capter des chouettes photos. En plus, dans cette région, les gens sont éminemment gentils. Que ça soit les commerçants ou les restaurateurs, ils rigolent, ont toujours un mot gentil. J’aime ces moments de partage. Pourtant, en partant, un ami m’a appelé pour me dire que sa femme était en train de perdre la bataille. Ca m’a attristé. J’ai beaucoup pensé à elle. Elle est forte et soulagée et son époux s’en occupe comme d’une belle fleur dans le jardin. Beaucoup d’amour, c’est important.

Pendant ce temps, certains ne voient même pas le bonheur qu’ils ont d’être vivants, heureux et accompagnés. Ils font des conneries sans nom, sans réfléchir, en laissant derrière eux un gâchis énorme. Que la vie leur réserve le meilleur dans la voie qu’ils ont choisie, mais ça ne sera pas facile.

Samedi soir, shooting du concert de RMS et Machiavel. Deux purs moments de musique et de sensibilité.

Mais aujourd’hui, retour à l’hôpital pour recevoir mon Herceptine. Ca a été très vite. J’ai dû ensuite me plier à la corvée supermarché, surtout une avant-veille de réveillon. A croire que les gens vont se calfeutrer dans leurs caves et font leurs provisions. Qu’est-ce qu’on peut avaler comme marchandise.

 

 

Mercredi 25 décembre 2013

Joyeux Noël, aujourd’hui it’s THE day. Voilà un réveillon de passé… place aux vœux de Nouvel-An, mais on a encore une semaine pour dresser sa petite liste.

Demain petite fête de famille chez la fille de Jean-Marie avec la maman de JM qui fêtera bientôt ses 89 ans, mais toujours bon pied, bon œil. Ca va être cool. Pour préparer tout cela, j’ai passé une partie de la journée à cuire des spéculoos, des pains, des cookies. J’adore cuisiner, surtout la pâtisserie. Vendredi, je m’essaye aux pralines maison fourrées à la ganache. On verra si je suis douée pour la chocolaterie. Dommage que je ne pourrai pas les goûter, mais bon, JM s’en chargera pour moi. Des tas de vœux de tous les amis par mail, téléphone ou SMS. Ca fait très plaisir.

Noël, c’est un peu comme si le monde s’arrêtait d’être con pendant 24 heures. Les pauses de guerre, les réconciliations, les « je t’aime moi non plus », les « je te poignarde demain parce qu’aujourd’hui c’est Noël »….. Si tous les vœux exprimés par les grands de ce monde pouvaient durer plus qu’une journée de Noël, que le monde tournerait bien plus rond. Il paraît qu’on appelle cela la trêve des confiseurs. Etrange comme expression. Les confiseurs n’ont jamais autant travaillé que pendant la période de Noël.

Ou alors les confiseurs ne sont pas les chocolatiers, pâtissiers ou autres fabricants de douceurs, mais simplement des soldats qui tirent des pralines sur les pauvres gens qui n’ont rien demandé. Soyons positif et disons-nous que c’est toujours un jour de gagné. Depuis 2000 ans, ça nous fera donc 2000 jours de trêve.


Mardi 31 décembre 2013

Au-revoir 2013. Bonjour 2014. Dernier matin de l’année. Si je fais le bilan de 2013, je pense que ça fait partie des années « moyennes mais pleines d’espoir ». Une pancréatite, deux hospitalisations, une chimio kinenfinipasmaiskidonnedesrésultats, un hiver long et froid, un été moyen, …. MAIS au-delà de ces « négativités », il y a aussi eu : une arrière-saison douce et agréable, les anniversaires de nos petits-enfants, un test clinique qui s’est terminé, des résultats positifs au niveau de la santé, les sourires de mes enfants, et j’en passe. Si on pèse le pour et le contre, le pour gagne toujours, tellement il me remplit d’espoir. Bien sûr, il y a eu des amis qui se sont arrêtés sur le chemin terrestre, d’autres qui ont fait connaissance avec le crabe, certains ont divisé leurs routes et d’autres se sont rejoints pour continuer à deux, de la musique à fond les oreilles, des photos qui nous ont donné la fierté de les avoir prises, des rencontres au-delà des espérances, des amis qui ont choisi de continuer leur route sans nous (c’est la vie), des escapades marines, …. Rien que pour cela, j’ai décidé de continuer le combat. Etre heureux, c’est bon pour la santé.

Je remercie tous ceux qui ont suivi mes carnets de bord. Ecrire me permet d’avancer, de partager mes joies et mes déceptions, de vous dévoiler une partie de mon parcours fait de petits riens et surtout de grands tout. N’en déplaise à ceux qui trouvent cela indécent. Le carnet de bord est un exercice difficile mais, comme à un psy, je peux tout lui dire, évacuer mes tensions, envoyer des messages à ceux qui s’y reconnaîtront et surtout vous montrer qu’on peut être très heureux malgré l’adversité de la vie parfois.

 

Pour 2014, voici ma recette du bonheur quatre-quarts.

J’espère pouvoir la suivre pas à pas et que je serai encore ici fin 2014 pour vous confirmer qu’elle était bonne. A vous d’essayer et de la goûter, d’y ajouter les ingrédients qui manquent, à l’améliorer en fonction des circonstances ou à l’oublier si elle est trop mauvaise. Vous êtes un être unique avec ses goûts et ses aspirations.

  • ¼ d’espoir

  • ¼ de confiance en soi

  • ¼ de rage de vaincre

  • ¼ de vraies valeurs

  • bien mélanger le tout avec beaucoup d’amour pour en faire une pâte homogène

  • mettre au chaud pendant 12 mois dans un cocon de tendresse

  • c’est cuit quand tu te lèves le matin, que tu te regardes dans la glace et que tu y vois un grand sourire qui dit « je suis heureux »

  • Précautions : la recette doit souvent être retravaillée, jusqu’à atteindre le résultat désiré. Il faut parfois y ajouter une pincée de témérité, de projets fous, d’objectifs qui deviennent de plus en plus grands pour la rendre meilleure à chaque essai.

  • Si tu n’as pas la patience d’attendre, alors utilise le micro-ondes, en divisant les proportions, les temps de cuisson et le contenant pour y arriver à toutes petites doses. Chaque enjambée est un pas en avant, à nous de connaître la taille de l’enjambée et le nombre de pas à effectuer avant d’arriver à ce que nous attendons de nous-mêmes. Pour cette recette, tu as besoin qu’on t’aide mais pas qu’on la réalise à ta place. Le résultat final sera ta décision. A toi de savoir ce que tu veux.

 

 

En un mot comme en cent …. Bonne année 2014 et à bientôt sur les pages pour de nouvelles aventures. N’oubliez pas : Take the best, F*** the rest !

 


 

Mise à jour le Mardi, 31 Décembre 2013 12:00