Le carnet de Loreta : janvier 2013, quinzième volet
Écrit par Loreta Mander   
Mercredi, 30 Janvier 2013 20:34

Loreta, nous partage sans fausse pudeur, avec simplicité, coeur et passion, son carnet de bord, celui d'une femme sur le chemin, là où la montagne se dresse.
Son 15ième volet est comme toujours touchant ou bouleversant,... comme les autres lettres qui ont précédé ! 

Comme un cri, elle nous disait : "Il ne faut pas attendre le pire pour s'arrêter et réfléchir un peu à soi.  Je ne suis pas plus forte qu’une autre, mais une espèce d’instinct animal me pousse à me battre de plus en plus hargneusement et ça je ne peux l’expliquer
Lors de son premier échange Loreta se présentait ainsi : "La maladie est pour moi une forme de chance, comme un rappel à la vie".
Tout allait pour le mieux pour moi : j’ai rencontré mon cœur jumeau, je reconstruis ma vie et je suis tout simplement heureuse.
J’ai 2 enfants. Il a 2 enfants. Nous voici famille recomposée de 4 enfants, qui s’entendent très bien.
Je suis née à Verviers et y ai vécu jusqu’en 2000. Pour des raisons professionnelles et amoureuses, j’ai migré vers la périphérie bruxelloise, où je réside encore à l’heure actuelle".
Voici son carnet de bord, quinzième volet

Mercredi 2 janvier 2013
Ouf, les fêtes sont passées. Je n’aime pas cette période où on a l’impression que le monde entier s’oblige à manger la même chose, à prononcer les mêmes vœux, à boire plus que de raison, à se déguiser parfois. Je préfèrerais de loin faire un sapin dans la pelouse au mois d’août autour d’un bon barbecue. Chiche ? Je le dis depuis plusieurs années, mais, au moins, Noël aurait une autre saveur, une autre couleur.
J’étais très morose, je pensais à ceux qui n’étaient plus là, à ceux que ne pourraient pas être là, à la misère du monde et surtout au vide télévisuel de la soirée.
Faire bombance n’étant plus du tout mon truc, je n’ai même plus envie de dresser une table décorée. J’ai donc mangé deux tartines à la confiture, pour faire encore plus « Cosette est triste » !  Il y a des moments comme ça, où on a envie de paraître la plus malheureuse de l’univers et même un feu d’artifice ne nous réjouit plus. D’ailleurs, à ce propos, nous avons des voisins très « festoyeurs ». Exceptionnellement, un autre voisin a cru bon de continuer à faire pèter ses flèches jusque tard dans la nuit.

Comme si il retrouvait ses pétards un à un dans le garage et partait les allumer. Mais c’est derrière nous, on sent déjà le parfum du chemin vers le printemps, avec beaucoup d’imagination certes, mais plus que 3 mois et les jonquilles vont pointer leur nez…..



Jeudi 3 janvier 2013

Aujourd’hui, hôpital et re-chimio. La 21ème séance. C’est long, encore une journée de perdue à se plonger dans les mots croisés pour tuer l’attente. J’ai remarqué que plusieurs personnes me regardaient et me souriaient, mais ils venaient de voir « en vrai » la dame aux boules de Noël qui était sur la carte de vœux.  Certains m’ont dit que c’était audacieux mais m’ont félicité.

 



Dimanche 6 janvier 2013
La fête des rois. J’ai fait une galette, mais sans fève. Marre de devoir téléphoner au dentiste parce que j’ai mordu dans le santon.

Bon et si on en profitait pour un peu parler des New Year’s resolutions ….
Pour ma part, une seule : continuer à me battre pour écraser le crabe, définitivement en étant certaine que j’en suis capable et que tout est alors possible !!
Je lis beaucoup de vœux de bonheur, de joie, de rire, de rêves, mais sont-ce simplement des mots qu’on dit parce que c’est le 1er janvier et qu’on s’empresse d’oublier le lendemain pour taper sur la tronche de son voisin. Un peu comme la candidate Miss Quelque Chose qui rêve de la paix dans le monde ! Ca va de pair avec les réveillons, où la terre entière a décidé de faire la trêve des confiseurs en mettant son plus beau costume, en proférant des vœux à tout va, même à ceux qu’on déteste profondément !!! Etrange, la nature humaine.
Si on commençait d’abord par nous souhaiter le meilleur pour nous-mêmes. En se sentant bien dans sa peau, on sera plus réceptifs pour les autres et peut-être plus compréhensifs.
La lecture de quelques articles parus dans la presse m’ont donné l’envie de faire une synthèse.

Des petits gestes tout simples, à appliquer chaque jour,
jusqu’à ce que ça devienne une façon de respirer. Arriver à ne plus se mordre le nez, à accepter les différences, à se foutre du regard des autres, à vivre enfin pour soi.
Tout le monde parle de vivre intensément le moment présent. Oui, mais…. Il faut vraiment le vivre, le savourer et avancer à son rythme, alors que souvent, on le subit les yeux déjà rivés sur demain, qui n’arrivera peut-être pas. Ne jamais laisser passer un bon moment. Un exercice tout simple est de, une fois par jour, s’asseoir en ne pensant plus à rien pendant quelques minutes à simplement s’écouter respirer et entendre les idées qui traversent notre esprit, sans les happer ou les commenter. Ca s’appelle laisser le temps s’écouler à notre propre rythme. Ca donne une terrible sensation de sérénité.


Même si vous avez le blues et vous lamentez sur le fait que personne ne vous tend la main. Posez-vous la question « pourquoi ? ». Les gens en ont peut-être assez d’entendre vos jérémiades, auxquelles vous n’essayez plus de trouver une solution. Et si vous tendiez la main à quelqu’un qui en a besoin ? Faire le bien procure le bien. On ne donne jamais pour recevoir en retour, mais si on partage au lieu de donner ou de prendre, alors c’est une complicité qui se crée et le retour n’en sera que meilleur.
Le plus important est le sourire. C’est l’arme infaillible. Essayez de sourire à quelqu’un qui vous insulte. Il va instantanément s’arrêter de crier et se demander si vous vous moquez de lui et se rendre compte qu’il est ridicule et ressemble à un roquet à qui on a piqué son os. Alors, évidemment, tout dépend du caractère de chacun. Notre « amour propre » nous pousse à répondre à la violence par la violence, ce qui n’arrange rien et donne du travail au dentistes et autre urgentiste, voire au croque-mort. Mais ça nous fendrait la g…. de rester stoïque à sourire. Le plus con des deux ne sera pas toujours celui qu’on pense. Réfléchissez-y !


Pour libérer votre violence, il reste le sport ou un bon bol d’air dans les bois !


Je vous entends penser que je me crois au pays des Bisounours. Non, je suis un humain comme les autres, avec mes bons moments et mes mauvaises pensées. Mais j’essaye, par quelques exercices simples, d’éloigner tout le négatif. Quand ça n’est pas possible, parce que ma paix intérieure est trop révoltée, alors je m’arrête un instant, j’écoute ma respiration et je repars. Les petits vélos qui trottent dans la tête, il faut les arrêter immédiatement. Ou bien on a la solution et on positive, ou bien il n’y a aucune solution et on se dit juste « tant pis ».
On est dans la vie réelle, réveillons-nous. Plein de choses nous révoltent. Les attentats, les guerres, les viols, les politiques, la misère, les phénomènes climatiques, le réchauffement de la planète et j’en passe. Nous ne pouvons pas changer le monde individuellement, juste y apporter notre petite contribution et ce n’est qu’ensemble que nous y arriverons. Mais le problème est justement là. Ensemble, ça voudrait dire que chaque être humain sur terre, avec ses convictions, son éducation, son lieu de vie réagira comme nous aimerions qu’il réagisse. Je ne jette pas mes papiers à terre. Pensez-vous que le voisin a la même attitude ?  Il attend que son domestique le fasse pour lui et le jour où il n’aurait plus de personnel, il laissera son papier à terre. C’est ainsi, on n’y pourra jamais rien.

Ensemble, ça veut tout simplement dire, je commence par moi + moi. Si d’autres suivent, c’est très bien mais chacun doit faire son propre bilan. Alors, oui, quand j’entends qu’un connard a tué des enfants dans une école tout simplement parce qu’il le sentait bien et s’est  lâchement englobé dans le nombre des victimes pour ne pas être jugé et devoir expliquer cette folie. Je suis révoltée, parce qu’une famille attend le retour d’un enfant qui ne rentrera plus jamais de l’école. Est-ce vraiment juste ? Certes non ! Si j’étais américain, pour suivre le précédent exemple, aurais-je une arme chez moi ? Probablement non, mais la parano est plus forte que tout parfois.
Si tous ces événements me pourrissent la vie, je serais une éternelle déprimée. Alors, je me dis que moi, dans mon coin, je ne poserais jamais un acte pareil. Arrangeons-nous souvent pour ne pas avoir à nous reprocher quoi que ce soit de répréhensible et regardons-nous dans le miroir tous les matins en se disant qu’on est fier de nous. Il faut parfois accepter une certaine réalité, même si elle est insupportable.

 


Un petit truc à faire chaque jour. Le matin, notons sur un bout de papier quelques petites choses agréables (une à deux) qui nous rendraient heureux aujourd’hui. Pas du style, je vais gagner au lotto, sauf si gagner au lotto est votre but principal dans la vie. Non, juste des petites choses faciles à réaliser à notre portée immédiate. Le soir, notons les choses qui nous ont vraiment fait plaisir dans la journée et qui ont transformé une moue en un grand sourire (j’ai mangé un bon repas préparé avec amour, j’ai vu mes enfants rire aux éclats, j’ai réussi à passer mon permis, …).

 


Respirer pour se sentir vivant, le plus souvent possible, regarder dans sa propre assiette. Même si on pense que l’herbe est plus verte dans la prairie du voisin, on ne prend jamais le temps de voir la belle pelouse que nous avons sous les yeux. Regardez plutôt ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un logement ou un repas chaque jour. Alors, on se dit qu’on est vraiment vernis !


Tenir un journal aide aussi à avancer et à mieux se connaître. A l’annonce de la maladie, j’ai entrepris d’écrire ma bio. Ca m’a fait un bien fou. Au début, on se rappelle des moments essentiels, puis la relecture nous pousse à rechercher des détails, des lieux, des noms, des prénoms, des visages qui nous conduisent vers d’autres détails et ainsi la mémoire revient, petit à petit. C’est un travail de longue haleine, mais il permet parfois d’aller ouvrir le petit tiroir fermé à clé depuis si longtemps et qui explique parfois une partie de notre mal-être.
S’occuper à faire des choses qu’on aime, régulièrement. C’est si bon. On ne pense plus à rien qu’à l’activité qu’on réalise. On n’a plus envie d’une cigarette, d’un bonbon et on oublie le temps qui passe. C’est sain. En plus, on est récompensé par le résultat de notre travail.  



Mardi 15 janvier 2013
Je pensais qu’on allait lentement vers le printemps. Ah que nenni ! La neige est arrivée. Contente de ne pas devoir utiliser ma voiture aujourd’hui. Je n’aime pas conduire sur la neige. C’est un des rares moments où je ne me fais plus confiance, ni aux autres d’ailleurs. Je n’ai pas écrit pendant quelque temps, tout simplement parce que je n’avais rien de bien intéressant à raconter. Des choses importantes et agréables pour moi, mais qui ne méritent pas un « scoop ». La maman de Jean-Marie a fêté ses 89 ans hier. Que j’aimerais vieillir comme elle. Elle a la pêche, elle est marrante et profite bien de sa vie, bien calme et rangée certes, mais chaque jour est un cadeau pour elle.


L’éditeur nous fait savoir que le livre partira chez l’imprimeur le 26 mars. Plus que quelques dodos et je le tiendrai enfin entre mes mains.
En octobre, je fêterai mes 60 ans. Quand j’avais 20 ans, cet âge me paraissait antédiluvien. Aujourd’hui, je me dis que je n’ai pas vu le temps passer, pourtant il file. J’ai encore tant de choses à réaliser, qu’il faut que je me dépêche, mais je n’ai pas envie de passer à côté d’un sourire ou d’une main tendue. Laissons le temps faire son œuvre. Pourtant, dans ma tête, je me sens ado. On dira donc que je suis une vieille ado attardée, une hippie (les fleurs dans les cheveux en moins). J’ai décidé de fêter ça dignement. Je vais m’organiser une petite fête. J’en ai vraiment très envie. En plus, c’est le genre de projet qui me permet, en plus du moment présent, d’avoir le long terme à portée de la main. Si je le veux vraiment, j’y serai. Et c’est mon vœu le plus cher. On va s’organiser ça !


Les vacances sont aussi réservées. Quelques jours au bord de l’Atlantique avec des amis qu’on aime, que demander de plus ?


Mardi 22 janvier 2013
Oups, je suis un peu en retard de blabla. Rien de bien neuf sous le soleil, enfin sous la neige qui nous a bien montré son manteau blanc et épais. Le week-end dernier, petit saut à Spa. Pour voir des amis et faire un après-midi entre filles avec Maud. Que ça fait un bien fou tout ça. Moments trop rares que pour être appréciés à leur juste valeur. Je me rends compte que, quelque soit l’âge de nos enfants, ils resteront toujours nos bébés. Ils ont besoin de nous, mais nous avons autant besoin d’eux.

Le clou du week-end, un coup de fil de mon petit-fils Alex. Il m’a fait mourir de rire.

Il devait préparer un travail pour l’école sur les moyens de transport et avait quelques questions à poser à ses parents et grand-parents.
Question n°1 : nonna, as-tu connu le train à vapeur ? – euh oui, je l’avoue. C’était d’ailleurs le seul voyage annuel que je faisais entre Verviers et Liège pour aller à la fameuse foire d’octobre.
Question n°2 : nonna, as-tu connu la diligence ? – silence – non Alex. Probablement que l’instit a cru que j’étais son arrière-arrière-grand-mère.
J’ai failli imaginer la question n°3 : nonna, y avait-il des dinosaures quand tu étais jeune ? Mais non, l’instit n’a pas osé leur faire remonter l’arbre généalogique aussi loin. Mais cette question numéro 2 restera longtemps dans mon esprit. Il aurait dû demander à Jean-Marie, peut-être que lui a connu la diligence lors d’un tournage publicitaire pour une marque de lessive ? Je blague.

 


 


Aujourd’hui, rendez-vous à l’hosto pour la 22ème chimio. J’ai appris avec ravissement que je suis la patiente qui a reçu le plus grand nombre d’injections du produit-test et chez qui les résultats sont hyper encourageants. Et bien, en voilà une nouvelle qu’elle est bonne. Personnellement, j’aurais préféré ne jamais participer au concours, mais malgré moi, je me retrouve sur la première place du podium. Que gagne-t’on ? Un voyage aux Maldives ou simplement la reconnaissance éternelle de la firme pharmaceutique ? Je vous le donne en mille, la seconde option « récompense » a été retenue. J’espère qu’un jour, la science m’en sera reconnaissante. Je fatigue, mais si c’est pour la bonne cause. Et devinez quel est le nom de code du test clinique ? Teresa. Evidemment, avec un nom pareil, je ne pouvais être que gagnante. Moi qui n’ai jamais rien gagné, ni au loto, ni aux jeux radiophoniques, ni au fisc…. 

Me voilà, miss Teresa ! Pour en revenir à des choses plus terre à terre, la séance s’est bien déroulé. J’ai même eu droit à une chambre seule avec un lit. Ca doit être mon statut « Platinum », le top de la carte de fidélité. Le médecin m’a quand même demandé de surveiller mon pancréas. Je ne fais que cela, depuis plus de 14 mois. Je l’ai à l’œil que tu n’imagines même pas. A bas la graisse, le chocolat, les gâteaux, les biscuits, les chocotof, les gaufres, la crème fraîche, la viande rouge, le fromage gras, le vin, l’alcool, les épices de Monsieur Ducros qui se décarcasse tant pour moi, la charcuterie, les chips à l’ancienne, les chips actuels, les cacahuètes, les fruits secs … et la longue liste de ce qui m’est interdit ! Et le pancréas ne récompense même pas tous ces efforts. Espèce d’ingrat.

Au moindre mal de bide accompagné de fièvre, direction urgences. Si encore j’y voyais George What else, mais non ça sera pour voir le stagiaire boutonneux kiestlaparcequilnapaencoresondiplome…..
Il y a quand même des jours où on se passerait de certaines recommandations ! En attendant, je l’avoue, j’ai une pêche d’enfer, la patate, la vraie. Je n’y comprends plus rien.

Mercredi 23 janvier 2013
Très fatiguée, j’ai du mal à m’extirper de mon lit. Normal après la chimio. Quand je pense qu’hier j’avais une patate d’enfer. Des hauts, des bas, des middle of the road et il faut faire avec tout ça. Parfois, je me demande si une petite pause dans les chimios ne me retaperait pas un peu. Juste 2-3 séances, le temps de souffler. Mais non dit le grand manitou. Tu peux partir mais tu ne peux plus revenir. Le contraire d’Hôtel California tout ça… You can check out any time you like, but you can never leave ! Merci la maison Roche qui m’offre tout son savoir-faire, mais qui m’emprisonne. Enfin, ça n’est pas tout à fait exact, puisque je peux sortir du test clinique quand je veux. Mais, après, on fait quoi si ces p….. de métastases repointent leur nez ?


Pour oublier tout cela, je prends mon courage à deux mains pour sortir par ce froid de canard, les pieds dans la neige. Pour une bonne raison qui me fait plaisir, le showcase de Lydie Keller pas trop loin de la maison. De toute façon, avec mon cœur jumeau, on a une règle : quand je suis trop fatiguée, je le dis et on rentre. Aussi simple que cela. Je n’ai pas été déçue. Un album très frais, qui fait oublier la grisaille et le froid de l’extérieur. Une voix chaude et envoutante. Que ça fait du bien… surtout aujourd’hui.

Samedi 26 janvier 2013
On avait prévu d’aller au Winter Tribute Festival de Malmedy, mais là, je suis encore très fatiguée. On fera donc l’impasse. Dommage, car je me réjouissais de revoir tous mes amis musiciens. La plus belle femme du monde ne pouvant donner que ce qu’elle a, je peux vous dire qu’aujourd’hui elle n’a pas grand chose dans les jambes.

Il y avait aussi la fête des enfants à l’UZ Leuven. Un rendez-vous qu’on ne manque habituellement pas, mais pour les mêmes raisons, on fait l’impasse. J’avais prévenu BJ, qui y donne un atelier d’écriture l’après-midi et chante quelques morceaux pour clôturer. En plus, mes globules blancs sont encore très bas et je ne peux pas me permettre de rechercher des nouveaux microbes. En plus, coup de fil de l’oncologue, les résultats de la prise de sang confirment que mon pancréas n’est pas au beau fixe. Ca signifie qu’au premier mal de ventre, surtout si il est accompagné de fièvre, il faut filer avec la Berlingo aux urgences. Alors, je ferai encore plus attention à la nourriture. Ce qui est marrant, enfin si j’ose dire, c’est que depuis qu’elle me l’a dit, j’ai l’impression que ça revient. Ca doit aussi être dans ma tête ou peut-être suis-je plus attentive.


Quand j’étais en bonne santé et qu’il n’y avait qu’une boîte d’aspirines dans ma pharmacie, je n’étais pas trop attentive aux bobos quotidiens. J’attendais que ça passe et je ne m’alarmais pas. Je ne suis absolument pas hypocondriaque. Maintenant, que je ne suis plus en bonne santé, je n’ai pas changé ma façon de voir les choses et rien ne m’alarme vraiment. Un peu comme si j’étais mon propre médecin.

J’attends que ça passe avec beaucoup de patience et de philosophie. Et, en général, ça passe.

 

 
Winter tribute à Malmedy 
Photo Laurence Demeulemeester

 

Mercredi 30 janvier 2013
Nous voici arrivé à la fin du premier mois de l’année. Les vœux, c’est fini …. On file vers le printemps. Rien que de prononcer ce mot, j’ai déjà moins froid. J’ai reçu des nouvelles d’un ami, qui s’est fait opérer d’un cancer de la langue avant Noël et duquel je m’étonnais de ne plus avoir d’écho. Il m’a dit être un miraculé. Après son opération, il a eu des hémorragies, est resté une semaine dans le coma, mais aujourd’hui, il considère qu’il a eu de la chance.

Peut-on encore parler de chance ? Je pense que son corps a décidé de rester avec nous. Bravo mon ami. Tu as eu sa peau. Je suis remplie d’admiration pour les gens qui ont des vrais combats, des combats contre eux-mêmes, contre l’inconnu, contre la grande faucheuse.
Je préfère retenir les victoires et prendre les défaites comme des expériences.


C’est peut-être pour cela que je suis tout simplement heureuse. Heureuse de vivre, heureuse de profiter du moment présent.

Depuis 2004, je sais que la seule personne sur laquelle je peux vraiment compter pour gagner cette guerre, c’est moi. Avec l’aide des gens qui me sont chers, bien entendu, mais je suis la seule à décider de vouloir gagner…. Et je gagnerai !


Pour la première fois en 2013, charogne de crabe, je te dis TAKE THE BEST, FUCK THE REST !

Mise à jour le Mercredi, 30 Janvier 2013 20:52