Elections fédérales 2010 : Catherine Lejeune pour le MR
Écrit par Best of Verviers   
Vendredi, 28 Mai 2010 20:53

Du 1 au 4 juin, la rédaction de notre site régional www.bestofverviers.be a décidé, comme lors des régionales de 2009, de donner la parole du 1 au 4 juin à quatre jeunes femmes de notre région de verviers, candidates pour un mandat au Fédéral.
Quatre femmes, quatre questions de fond.

Ces questions sont inspirées en grande partie par les éditoriaux de deux rédactrices en chef d’envergure : Béatrice Delvaux du journal Le Soir et Christine Laurent du Vif.
Ensuite et afin de porter un regard extérieur et quelque peu hors de la mêlée en cette période de grandes incertitudes politiques, nous avons été sensibles à la perception que des journalistes français du Monde et de Libération portaient sur la situation politique de notre pays.

Catrherine Lejeune, 5ième candidate effective sur la liste MR, vous êtes par ordre alphabétique, la troisième à répondre à nos quatre questions. Merci à vous

Question 1. Les priorités, celles qui intéressent les citoyens ?
« Les francophones sont lancés dans un pitoyable sauve-qui-peut Les partis francophones cherchent à gagner le leadership au sud du pays. Et s'échangent d'acides et violents propos. …Enfermés dans un cénacle étroit de plus en plus isolé des citoyens, nos élus perdent de vue notre réalité. Les électeurs ne demandent pas de miracle, mais bien des programmes clairs qui corrigent les dérapages du passé et donnent envie de repartir. Un souffle nouveau. Chômage, retraites, faillites, crise, sécurité sociale, les craintes sont nombreuses. Et les attentes de solutions, tangibles. » se demande Christine Laurent, Rédactrice en chef du Vif dans son éditorial de ce 6 mai 2010
Chômage, retraites, faillites, crise, sécurité sociale,…quelles sont vos trois priorités à ce niveau ?

Il est clair que l’on n’échappera pas au débat communautaire et à une réforme de l’Etat, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’à travers cela, ce sont des matières comme l’emploi et la sécurité sociale qui sont aussi mises sur la table, et pour lesquelles il faudra préserver une solidarité entre les citoyens de notre pays. 

Les priorités doivent clairement être mises sur la sortie de crise pour les citoyens :

- valoriser l’emploi, véritable facteur d’intégration et d’émancipation dans la société,

- augmenter le pouvoir d’achat,

- garantir à chacun une pension décente

Création d’emploi et accessibilité à l’emploi

Si l’on veut garantir une bonne protection sociale à tout un chacun et une pension décente pour chaque travailleur, sans augmenter l’impôt, il faut augmenter notre taux d’emploi.

L’emploi ne peut se créer sans les entreprises, les PME, les indépendants. Créer de l’emploi public, cela équivaut au serpent qui se mord la queue ! Il faut donc réduire les charges sociales et fiscales qui pèsent sur le travail tout en garantissant un financement de notre système de protection sociale et ce, pour l’ensemble des travailleurs. Il faut instituer un dispositif « zéro charges patronales » pour l’engagement des trois premiers travailleurs pour les petites entreprises.

Les différents plans d’embauche doivent être simplifiés, car un chat n’y retrouverait plus ses jeunes, en les recyclant dans une réduction générale de cotisations sociales patronales où l’ensemble des travailleurs et particulièrement les bas salaires seraient bénéficiaires. Et il faut supprimer la condition des délais de chômage minimaux pour bénéficier d’aides à l’emploi. La formation doit aussi être ciblée sur les métiers en pénurie de mains d’œuvres, orientée sur la demande d’emplois.

Pouvoir d’achat

Pour remettre en avant la valeur travail, il faut creuser l’écart entre les revenus du travail et les revenus du chômage par une augmentation du salaire-poche. Nous voulons diminuer encore les charges sur le travail pour augmenter le pouvoir d’achat des citoyens, et ce par une nouvelle diminution de l’impôt des personnes physiques, qui récompensera le travail. On paye encore trop vite trop d’impôts en Belgique. Nous voulons réduire l’impôt (jusqu’à 25%) sur les bas et les moyens revenus. Les frais liés à l’activité professionnelle doivent aussi être diminués (frais de transports, frais de gardes d’enfants à diminuer en augmentant la déductibilité fiscale,…).

Il est important aussi de valoriser l’apport des jeunes travailleurs, il faut d’avantage d’emplois pour les jeunes, mais surtout de meilleurs emplois avec de meilleures conditions salariales.

Sans oublier l’amélioration du statut social des indépendants, pour lequel il faut encore rattraper l’écart qui existe toujours avec les salariés. Un travailleur = un travailleur !

Garantir à chacun une pension décente

Il faut continuer (nous avons déjà réalisé le décumul des pensions pour baisser les impôts et le rattrapage des pensions minimales des indépendants) à améliorer la vie de tous les retraités, en augmentant les pensions les plus anciennes et les plus basses, et mieux tenir compte du travail effectué au cours de la carrière dans le calcul de la pension.

De plus, il est important de supprimer les limites qui empêchent celles et ceux qui le souhaitent de travailler au-delà de l’âge de la retraite.

A côté de tout cela, il est évident que suite à la crise financière que nous avons subie, il faut modifier les modes de fonctionnement des institutions financières. De plus, afin d’éviter toute faillite de l’état qui pourrait porter préjudice à la couverture sociale (Grèce), il faut continuer à assainir durablement les finances publiques en assurant la pérennité de notre système de sécurité sociale, tout en soutenant la croissance. 

Question 2. La N-VA, se profilent comme la seule certitude de sortie des urnes flamandes.
« …Le sort de la Belgique et la façon dont elle sera triturée, découpée, dépecée sont d’autant plus assurés comme plat de résistance postélectoral qu’en ce moment, Bart de Wever et son parti nationaliste, la N-VA, se profilent comme la seule certitude de sortie des urnes flamandes.
Le socialiste flamand Johan Vande Lanotte affirme que le leader nationaliste se révélerait être un interlocuteur jouable autour d’une table de négociation, à la manière d’un Hugo Schiltz à la grande époque de la Volksunie.
Pas sûr que les partis francophones aient envie de vérifier la pertinence de cette thèse…. » par Béatrice Delvaux, Rédactrice en chef du Soir le 30 avril 2010
Les propos de De Wever sont clairs : "Continuons-nous de prendre le fédéralisme de coopération comme excuse pour ne rien faire, ou osons-nous enfin aborder sur le fond les problèmes de ce pays"
Votre sentiment ?


Mon sentiment est que de négocier avec la N-VA serait très clairement la situation la plus difficile, car leur volonté de scission de la Belgique, et donc de toute solidarité entre le nord et le sud du pays, est très forte.

Depuis 2007, le MR a toujours adopté une position de fermeté par rapport aux revendications qui menacent l’avenir du pays. Il est en effet capital de faire en sorte que l’on respecte la dignité des francophones dans les débats institutionnels.

L’objectif pour les francophones autour de la table sera d’accepter de négocier en créant des conditions de négociation sans tabous, avec une volonté d’aboutir à des solutions qui apportent plus de droits, plus de prospérité pour chacun. Comme je l’ai dit plus haut, dernière le débat institutionnel, c’est l’avenir et les droits du citoyens qui sont sur la table, et c’est l’égalité de traitement, la solidarité qui doivent primer dans le débat institutionnel.

Il ne peut pas y avoir de différence entre les citoyens, qu’ils soient francophones, germanophones, flamands ou bruxellois. Et il est clair que cet objectif doit aussi être celui des flamands pour avoir de bonnes conditions de négociation.


Question 3. Belgique a-t-elle encore un sens ?

Vu de France :
- « Le Parlement belge a prononcé, jeudi 6 mai, sa dissolution, ouvrant la voie à des élections à haut risque le 13 juin, à l'issue desquelles Flamands et francophones devront renégocier les termes de leur cohabitation sans laquelle le pays pourrait éclater. » LE MONDE.FR le 06.05.10

- « Vu la radicalisation de la Flandre, il (le roi) sait que le résultat du scrutin accouchera d’un pays encore plus ingouvernable, néerlandophones et francophones ayant manifestement décidé de ne plus rien négocier. » Libération 30 avril 2010

Vu de Belgique :
- Le Soir se demande si la Belgique a "encore un sens".
Et pour vous la Belgique a-t-elle encore un sens ?


Oui, bien sûr, nous avons notre histoire, nos cultures, qui doivent rester la richesse de notre « vivre ensemble ».

La réforme de l’Etat ne doit pas remettre tout cela en cause, mais il faut l’aborder dans une optique de modernisation des structures de l’état, de ses institutions, dans un objectif d’efficacité et de plus de cohérence dans la répartition des compétences.

Concrètement, avant de demander un transfert de compétences ou de moyens, la question qui doit être posée est celle de savoir si une régionalisation ou une refédéralisation apporteraient plus de droits, plus de possibilités aux citoyens, plus d’efficacité aux politiques menées.

De plus, réfléchir l’évolution de l’Etat belge impose également de penser à l’avenir institutionnel des francophones, ce qui impose, plus que jamais, aux francophones de mettre en œuvre un projet commun fondé sur la densité des liens économiques, sociaux et culturels qui les unissent, au sein d’une fédération Wallonie-Bruxelles.


Question 4. Courage, créativité, imagination ?
« Un remodelage inévitable pour un pays aux multiples lignes de fracture et qui va demander de l'imagination, de la créativité... et beaucoup de courage! » par de Christine Laurent, Rédactrice en chef du Vif dans son éditorial du 6 mai 2010
Par quels actes concrets donneriez-vous du sens au mot courage ?


Le courage d’aborder la réforme de l’état dans une optique de « vivre ensemble », et à travers cela de prendre notre avenir en main.

Les premiers mots qui me viennent à l’esprit en lisant « courage, créativité, imagination », c’est la valorisation du travail, la valorisation de l’esprit d’initiative, le courage de mettre en place des meilleures conditions pour créer de l’emploi et pour l’accessibilité à l’emploi, en simplifiant les démarches administratives des demandeurs d’emploi et des créateurs d’emploi (indépendants, PME, entreprises), en améliorant la formation des demandeurs d’emploi qui doit être ciblée sur la remise à l’emploi, en diminuant les charges sur le travail pour stimuler la création d’emploi,…

Avoir le courage de pousser les citoyens vers l’intégration et l’émancipation, tout en garantissant une véritable solidarité avec ceux qui ne sont pas capables de revenir sur le chemin du travail, avec ceux qui décrochent, avec ceux qui sont malades,… et non de choisir la facilité en enfermant les citoyens dans une dépendance, dans un assistanat pur et simple.

Merci Catherine Lejeune

Mise à jour le Vendredi, 04 Juin 2010 05:13