Elections du 7 juin 2009 : Catherine Lejeune
Écrit par Best of Verviers   
Lundi, 11 Mai 2009 12:33

"Je souhaite marquer mon attachement à l’unité de notre pays car je pense que chaque région, chaque langue, chaque culture en fait la spécificité."

Le site www.bestofverviers, vitrine médiatique dans notre arrondissement donne l’occasion à des femmes et hommes politiques de notre région de se présenter ainsi que leur projet politique en répondant à six questions formulées par l'équipe de rédaction. Trois personnalités ont été choisies dans les 4 partis traditionnels: la tête de liste, le premier suppléant ainsi qu'une femme dans la liste.Ils sont présentés par ordre alphabétique.

- Qui êtes-vous et qu’est ce qui vous motive dans l’action politique aujourd’hui ?

Catherine Lejeune, 3e effective sur la liste MR menée par Pierre-Yves Jeholet aux élections régionales pour l’Arrondissement de Verviers.

J’ai 30 ans (bientôt 31 début juin), j’habite à Verviers et je suis juriste. Depuis les dernières élections communales, je suis Conseillère provinciale et 1ère Echevine de la Ville de Verviers, en charge de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Environnement et de l’Energie.

D’un point de vue plus privé (c’est clair qu’il n’y a pas que le boulot dans la vie, il faut savoir prendre du temps pour soi…), ma famille et mes amis restent mon plus grand centre d’intérêt (soupers, resto, guindailles,…) et j’ai notamment comme passions l’histoire, la thalasso et le bien-être, les voyages, et comme activités la lecture (romans, romans historiques), le tennis, le fitness, le ski, les balades, le cinéma, l’opéra-théâtre-ballet (à l’occasion),…

 

Je dirais qu’en deux mots, ce qui motive mon action politique, c’est qu’il est important pour moi de pouvoir essayer de faire bouger les choses dans des domaines qui concernent notre vie de tous les jours. Je préfère m’investir plutôt que de regarder bouger ou stagner les choses et critiquer… Maintenant, je pense qu’il faut garder une part d’idéalisme pour faire son chemin dans le monde politique, car il est clair qu’on n’a pas la maîtrise de tout et qu’on ne peut pas changer le monde hélas ; mais les petites actions que l’on peut mener sont déjà des gouttes d’eau importantes. Je vis surtout l’échelon local, et là, de par la proximité avec les citoyens, le côté concret d’agir pour sa ville fait que l’action en devient plus productive et plus forte…

 

- Si je vous cite ces 4 entités : Région Wallonne, Communauté Française, Belgique et l’Europe, de votre point de vue et au vu de votre place dans la liste sur laquelle vous vous présentez, quelles synergies, forces, défis projetez-vous ?

Il est bien clair que toutes ces entités ont leur importance. Je commencerais d’abord par la Belgique, vu les conflits qui nous occupent au niveau fédéral, je souhaite marquer mon attachement à l’unité de notre pays car je pense que chaque région, chaque langue, chaque culture en fait la spécificité.

Afin de mieux gérer un Etat, le phénomène de régionalisation de certaines compétences permet une action plus efficace dans certaines matières, à un échelon plus proche des citoyens. Mais, d’un autre côté, certaines compétences doivent à tout prix rester gérées par l’Etat fédéral, et quand on regarde la régionalisation actuelle, on se rend vite compte que certaines compétences comme l’environnement, l’énergie par exemple, auraient du rester entièrement au niveau fédéral, ou en tous cas, le rôle de l’Etat fédéral en ces matières devraient être plus coordinateur. Ce n’est en effet pas efficace d’avancer différemment dans ces matières en Flandre et en Wallonie. Comme on dit « l’eau ne s’arrête pas aux frontières » !

Et c’est là qu’intervient l’Europe en effet, qui permet une réelle coordination et harmonisation de certaines de nos législations, en vue de plus d’égalité, de droits, de sécurité entre les citoyens, entre les entreprises des différents pays européens. Je suis une Européenne convaincue…

Le fait que nos élections régionales aient lieu en même temps que le scrutin européen nous rappelle l’importance de la place de notre Région, de notre Arrondissement, face à de nouveaux défis au cœur de l’Europe. Il faut mener des politiques ambitieuses, et marquer nos spécificités comme atouts majeurs afin de porter nos projets au sein de l’Europe.

Notre Arrondissement de Verviers présente des atouts importants, tant au niveau de notre passé industriel, nos zones prospères comme le plateau de Herve, l’Ardenne bleue, les Fagnes et les cantons de l’Est. Le secteur agro-alimentaire constitue également un enjeu important. Notre savoir-faire et la qualité des produits issus de notre agriculture doivent faire l’objet d’une attention toute particulière. Nous sommes fiers de notre patrimoine culturel et environnemental, et de notre attractivité touristique. Notre développement économique et commercial, et notamment dans le chef-lieu de l’arrondissement, Verviers, même s’il doit encore être redynamisé, constitue un véritable carrefour économique et logistique aux portes de nombreux pays européens.

 

Une de mes grandes priorités, à travers les différentes politiques communales notamment, est de retrouver le positionnement stratégique de notre Ville comme « pôle régional » dans son Arrondissement, au sein de la Province de Liège et de la Région wallonne, tant au niveau du commerce, de l’emploi et de la formation, des services, du logement.

 

La position de Verviers en tant que Ville et en tant qu’Arrondissement, seconde agglomération de la Province de Liège, doit aussi s’affirmer comme pôle important par rapport à Liège et à sa volonté de métropolisation, qu’elle ne pourra réussir sans nous prendre en compte comme pôle complémentaire et incontournable de développement.

Je pourrais continuer assez longuement sur ce volet plus « institutionnel », mais je crois que je dépasse un peu le « temps d’écriture » ;-) Nous aurons l’occasion d’en reparler…

 

- A travers les médias, il apparaît souvent que n'importe quel sujet à la mode est "une priorité" pour chaque parti.  Pourriez-vous classer ces dix priorités par ordre d’importance ?

- création d'emploi

- esprit d'entreprise

- protection des travailleurs

- plan Marshall

- soins de santé

- développement durable

- transport en commun

- éducation et formation continue

- pouvoir d'achat

- sport et culture

Justement, je pense qu’il faut rompre avec le stéréotype « priorité d’une telle matière sur une autre » ! Certains ont encore tendance à toujours vouloir séparer les matières (emploi, social, environnement,…), et les opposer, confronter les différents partis sur des priorités de domaine de prédilection. On a souvent entendu le stéréotype d’un MR qui ne s’occupe que des indépendants ! Même s’il est clair que notre parti s’en préoccupe bien plus que d’autres (nous sommes les seuls à considérer sur un pied d’égalité le statut social de l’indépendant et de l’employé !), le MR dans le domaine du développement économique et de l’emploi met en priorité le travail de tous, car c’est pour nous un des piliers de l’épanouissement et de l’intégration sociale.

Je ne suis donc pas d’accord avec cette façon de confronter des priorités de matières par rapport à d’autres. Nous avons des priorités dans tous les domaines, dans toutes les matières, et c’est au niveau des objectifs que l’on peut trouver des positions différentes d’un parti à l’autre.

 

Il faut en effet plus de transversalité entre les matières. Prenons par exemple dans votre liste l’esprit d’entreprendre et la création d’emploi : les deux sont automatiquement liés puisque encourager l’esprit d’entreprendre, c’est créer de l’emploi ! A ce niveau, je trouve que le plan Marshall, pour la publicité duquel beaucoup d’argent a été dépensé juste avant la période électorale, soit dit en passant, n’est pas une réussite ! Et pour créer de l’emploi, il faut remettre l’accent sur l’éducation et une formation continue de qualité. Le développement durable s’imbrique également en partie dans ces matières puisque que l’environnement, l’énergie,… doivent être des vecteurs très forts de développement économique et donc de création d’emplois.

 

A côté de cela, une politique active doit être menée en matière de développement durable, et notamment en matière énergétique, la priorité me semble-t-il devant être la performance énergétique des bâtiments, première arme face au gaspillage énergétique… Il est clairement temps également que la politique des modes de transports soit pensée « écologiquement parlant », ainsi que d’aller vers plus de mobilité durable et de sécurité.

 

La qualité de vie augmente dans notre pays, mais certaines inquiétudes subsistent encore, auxquelles nous devons être attentifs en matière notamment de santé pour tous (mettre l’accent sur le problème des maladies chroniques et de longue durée), d’accès à l’accueil de la petite enfance,…

Les activités culturelles et sportives occupent une place importante dans l’amélioration de notre qualité de vie, et doivent permettre à chacun plus d’épanouissement.

 

- L’homme/ la femme politique régional que vous appréciez le plus dans un autre parti et pourquoi ?

Une chose est sûre, ce ne sera ni Lutgen, ni Antoine, dont j’ai du subir les politiques inefficaces et pas du tout « de simplification » ces deux dernières années en matière d’urbanisme et d’environnement ! Ni Daerden, car aussi intelligent soit-il, je ne peux pas accepter la façon dont il joue sur une image d’alcool et de guignol. Il ne faut pas prendre les gens pour des cons !

D’un point de vue purement personnel, et non au niveau de l’action politique (sans pour autant critiquer cette action), je dirais Marie-Dominique Simonet, car c’est une personne accueillante, franche, accessible, qui reste elle-même en politique, une femme qui se bat pour ses idées. J’ai eu l’occasion de la rencontrer à plusieurs reprises et je l’apprécie beaucoup en tant que personne.

 

- Quelle est la certitude que vous avez aujourd’hui et que vous n’aviez pas nécessairement avant dans la cadre de votre action politique ?

Que le monde politique n’est pas toujours facile à vivre, d’autant plus quand vous êtes une femme et jeune (confrontations politiques, la bassesse de certains, la fourberie d’autres, le manque de franchise, de sensibilité,…), où le côté public fait qu’on est sans cesse exposés aux critiques souvent très virulentes : j’ai l’impression qu’on ose critiquer un homme ou une femme politique comme on n’oserait le faire face à son boucher qui vous a vendu une viande avariée.

Et par rapport à mon parti, la véritable certitude des valeurs et des principes qui sont la base de toute son action : droits et devoirs de chacun, responsabilisation, tolérance, pluralisme, solidarité, valeur du travail,…

 

- Quelle serait l’action ou la décision politique dont votre petit-fils/petite-fille une fois devenu adulte serait le ou la plus fier/fière et qui pourrait être mise en place par vous à votre niveau de pouvoir si vous êtes élu/élue ?

Je parlerais plus en terme d’attitude en politique : rester soi-même, garder sa sensibilité (sans se faire bouffer pour autant), oser défendre ses idées jusqu’au bout et être fidèle à ses principes, à ses valeurs (à ce que l’on ressent au fond de soi-même), oser être franc avec les gens (quand vous ne pouvez pas répondre à une demande, ça ne sert à rien de dire oui et de laisser languir la personne…). Voilà, et j’ai mes balises pour essayer de rester comme je suis au fur et à mesure de ma carrière (à savoir, ma famille et mes amis)

Mise à jour le Mercredi, 13 Mai 2009 13:44