Terre grenadine, là où s’enflamme de Passion la Pèneûse Saminne…
Dimanche, 12 Avril 2009 12:39

Grenade, 5 avril 2009, Dimanche des Rameaux.

En me connectant à Facebook ce matin-là, le "statut” d’un de mes contacts m’avait attiré l’attention: Semana Santa lejos de Granada... este año no va a haber Gran Poder ni Esperanza para mí... (Semaine Sainte loin de Grenade…

Cette année pas de Gran Poder -Grand Pouvoir- ni d’Esperanza -Espérance- pour moi…) L’auteure de cette triste constatation est Mar, élève grenadine en séjour ERASMUS à Bruxelles. Elle étudie actuellement à l’ISTI, Institut de Traducteurs et Interprètes où je passai moi-même 4 ans.

Toute empreinte de la nostalgie d’une Semaine Sainte loin du Christ et de la Vierge de sa dévotion, Mar songe aux plus beaux moments qu’elle a vécus dans sa confrérie en tant que camarera de la Vierge de l’Espérance. Chaque printemps, sauf celui-ci, elle prend part au défilé processionnel vêtue de la mantille et de l’habit noir de rigueur, tels que les arbore la petite figurine de camarera ou manola trônant ici entourée de roses et du fruit donnant son nom à la ville de Mar, à qui je dédie ce texte. J’espère ainsi mettre un peu de baume au cœur d’une étudiante grenadine exilée dans mon pays, et aussi faire goûter aux lecteurs de ce même pays les saveurs grenadines de la Semana Santa... 

Semana Santa… C’est ainsi que l’on nomme la période de Pâques ici. Pas besoin d’être devin pour comprendre que la Passion du Christ marque la majorité des événements de la semaine. Cette année a été exceptionnelle pour les membres des confréries locales et pour le reste de la population grenadine car, pour la première fois depuis cent ans, le samedi saint a vibré au rythme de la Passio Granatensis, une Passion qui a représenté el Entierro Magno, le « grand enterrement », en 21 tableaux ou pasos (autels portés à dos d’hommes, richement décorés et qui servent de supports à des statues représentant des scènes de la Passion du Christ). Une vingtaine d'hermandades (confréries) différentes ont ainsi uni leurs images et leurs efforts pour cette représentation hors du commun. Elles l’ont fait avec un courage encore plus louable que pour leur propre procession car la pluie a été sur le point d’annuler ce rendez-vous centenaire, mais les confréries n’ont pas voulu décevoir les non-moins de 180.000 personnes venues assister à l’événement. Seul un paso n’a pas défilé, sur le conseil des experts, pour ne pas risquer d’irrémédiablement endommager le matériau dont il est fait, car les bâches en plastique dont on recouvre les pasos en cas de pluie ne garantissaient pas la préservation d’éléments comme la superbe croix en marqueterie dudit paso.

Au-delà du degré de religiosité qui nous tient, voire même du crédo auquel on appartient, l’ambiance de la célébration grenadine de la Passion est si caractéristique qu’elle nous manque étrangement quand on vit cette semaine loin des processions… Moi aussi, comme Mar, j’avais éprouvé cette curieuse nostalgie due à la privation de mes repères grenadins lors de la Semana Santa 2002, en terre africaine, alors que je découvrais le Maroc pour la première fois, après avoir fait une brève incursion dans une autre Espagne se trouvant au-delà du Détroit. Car de l’autre côté de cette mer que mon élève grenadine porte en prénom, la terre ibérique compte deux enclaves en territoire marocain : Ceuta et Melilla. Sept ans après ma première découverte de cette ville curieuse et complexe, Melilla s’est rappelée à mon bon souvenir en faisant les gros titres des informations liées à la Semaine Sainte, grâce à une initiative originale. La confrérie du Christ Captif et de la Vierge de la Rosée a accepté la proposition d’immigrants accueillis au CETI (centre de séjour temporaire des immigrants) de Melilla. Des hommes arrivés d’Inde ou d’Afrique subsaharienne dans cette ville proche de l’Algérie ont désiré pallier le manque d’effectifs de la confrérie, mais aussi et surtout tenter de s’intégrer davantage dans cette Melilla de leur résidence temporaire en devenant portadores. Les portadores et costaleros sont ces hommes -et femmes!- qui soutiennent le poids du paso pour le faire avancer dans les rues au rythme de la fanfare. La plupart des pasos pèsent au minimum une tonne, et l’entraînement des porteurs demande en général des mois. Les porteurs immigrés de Melilla, catholiques et hindous, ont reçu une formation physique accélérée ainsi que des rudiments du vaste vocabulaire cofrade (des confréries). Et le jeudi saint, quinze immigrés ont porté le Christ, et quinze autres la Vierge aux côtés de leurs compagnons citoyens de Melilla. Leur foi, qui les aidait à porter ces images saintes auprès de camarades qu’ils côtoyaient réellement pour la première fois, les a aussi poussés à faire ce geste dans l’espoir que leurs prières soient entendues par le Très Haut et qu’enfin se régularise leur situation… Ceux qui, parmi les sans-papiers, dominaient le mieux la langue espagnole étaient les interprètes des nouvelles recrues et de leur capataz, cet homme chargé de guider les porteurs par la voix en leur donnant des instructions précises. Quatre femmes subsahariennes ont également participé à la procession en tant que nazaréennes ou pénitentes, revêtant la tunique surmontée du capirote, cagoule pointue que tant de personnes étrangères aux symboles de la Semaine Sainte espagnole confondent avec le costume du Ku Klux Klan… L’origine du capirote remonte en fait à l’époque de l’Inquisition. Durant les procès de ce terrible Tribunal ecclésiastique, les personnes jugées devaient porter un scapulaire de toile ainsi qu’un capirote sur la tête, en signe de la pénitence imposée. De nos jours, prendre part à une procession de la Semaine Sainte en tant que membre d’une confrérie constitue aussi un acte de pénitence ; les nazaréens ou pénitents parcourent la ville des heures durant, parfois pieds nus, pour vivre une forme de mortification destinée à effacer leurs fautes ou à exaucer un vœu pour eux-mêmes ou pour leurs proches, même si cette participation constitue aussi leur plus grande fierté.

Le fait que des immigrés en attente de régularisation aient participé activement à la Semaine Sainte de Melilla est très symbolique du brassage ethnico-religieux palpable dans cette enclave espagnole d’Afrique. Je garde bien des visions marquantes de mes premiers pas dans cette ville autonome caractérisée par la cohabitation d’origines et de crédos. Des femmes vêtues à la dernière mode, très sexy et ne cachant que le regard derrière leurs Ray-Ban, y côtoient de vieilles dames voilées vêtues de blanc arborant au front et au menton leurs tatouages berbères traditionnels. Les nombreux militaires venus de la Péninsule y croisent des commerçants locaux qui sont juifs, hindous, musulmans ou catholiques, dans un brassage néanmoins plus multiculturel que véritablement interculturel, comme le rappelle souvent mon amie Rachida, amoureuse de sa Melilla dont elle aimerait pourtant voir les communautés plus connaisseuses les unes des autres. Cette méconnaissance m’attriste aussi et me frappe, car il me semble qu’on devrait n’être qu’enclin à en savoir plus sur tant de mœurs autres dans un territoire "grand" de 13km2.

L’adhan scandé par le muezzin ponctue les journées mélilliennes, sans pour autant être troublé par les cloches, qui sonnaient à toute volée en 2002 lors des préparatifs des processions, alors que j’entrais dans une boutique berbère jouxtant le commerce d’un Hindou pour échanger mes Euros contre des Dirhams. Allahu Akbar ashadu anna la ilaha illa-l-lah, ashadu anna muhammad arrasulu-l-lah… Mes oreilles résonnaient encore des mots de l’appel à la prière en entrant dans la superbe maison de la tante de mon amie, qui me mena à une fenêtre des étages supérieurs d’où l’on avait une vue merveilleusement indiscrète sur la synagogue voisine. Les fidèles y priaient en se balançant d’avant en arrière, se préparant eux aussi pour la célébration toute proche de leur Pessah… Mais il est vrai que les processions de la Semaine que 50% de la population mélillienne tient pour Sainte étaient quand-même les plus ostentatoires…

Alors qu’en est-il de ces fameuses processions chrétiennes ? Pour en revenir à Grenade, ici comme dans toute ville andalouse, une moyenne de cinq Confréries par jour sont les incontestables protagonistes et offrent aux innombrables spectateurs leurs caractéristiques bien particulières. Du Dimanche des Rameaux au Dimanche de Résurrection, ce sont plus de trente Hermandades qui rivalisent de luxe, d’effort, de beauté et de sensations mêlées dans les rues de la ville. Car la Semaine Sainte, c’est aussi un festival des sens. L’odorat est délicieusement sollicité par les effluves d’encens, de jasmin, d’œillets, de roses, de cire de bougie, mais aussi des sucreries ou des pommes de terre cuite que vendent les marchands ambulants profitant de cette profusion de passants. La vue est constamment attirée par les pasos ornés de bouquets délicats, croulant sous les tapis d’iris ou d’œillets et rehaussés de dorures, soieries ou pierreries, s’agisse-t-il des pasos grandeur nature ou de ces délicates miniatures décorant les vitrines du centre. On ne peut qu’écarquiller les yeux face à l’immense foule bigarrée et bon enfant ne voulant pas perdre une miette du spectacle de la passion chrétienne, ou sourire devant la curieuse image de pénitents cagoulés et de camareras en mantilles penchant leur cierge vers les mains d’enfants jouant à confectionner de grosses boules de cire, s’émouvoir encore de la beauté solennelle de ces visages de Vierges à la tristesse infinie ou de Christs à la souffrance aiguë, admirer enfin le courage de ces costaleros dont seuls les pieds ou les genoux dépassent du velours de pasos qui semblent mus par une force invisible et intrinsèque les faisant danser au rythme des fanfares. L’ouïe est titillée par la litanie familière des cuivres et percussions rappelant chaque année leurs airs les plus typiques à notre bon souvenir ; elle est intriguée par les injonctions caractéristiques des capataces précédant le coup de heurtoir qui marque la reprise du trajet ou chicotá : ¡Todos por igual, valientes! ¡Vámonos mi alma ! ¡Al cielo con ella !, ou tétanisée par le bruit des chaînes enroulées aux pieds nus des pénitents… Le goût et le toucher sont peut-être moins directement en émoi, mais qui ne s’est déjà empoissé les doigts du sucre rose d’un barbapapa  après avoir touché le manto de velours vert de la Vierge de l’Espérance ou le paso en bois sculpté du Christ de la Consolation, tout en ramenant un rameau tombé du paso du Jardin des Oliviers, a encore quelques expériences sensorielles à découvrir...

Loin de moi la prétention de connaître (et de faire connaître) ici tous les détails des nombreuses confréries grenadines. J’entends plutôt livrer quelques-uns de mes moments favoris de cette incroyable manifestation de foi. Los días grandes de la semaine débutent le Jeudi Saint, qui est férié, mais une de mes processions préférées a lieu la veille, le Mercredi Saint. C’est en effet le jour de la Procession des Gitans, et cette année était une fête complète pour cette ethnie si présente à Grenade car ce 8 avril en matinée avait lieu la journée mondiale des Gitans, célébrée par la Ceremonia del Río où les Roms demandent aux Gadjés de s’unir à eux en bordure de la rivière Genil pour y accomplir une offrande de bougies et de pétales de fleurs en honneur des victimes du racisme, de la barbarie nazie, et de toute forme d’injustice ou de préjugés portant sur l’origine ethnique.

 

 

 

Mais la rivière ou le fleuve représente aussi le symbole d’un peuple apatride voguant au gré du temps qui est avant tout épris de sa liberté. Lors de la cérémonie on chante aussi l’hymne gitan, le superbe Gelem Gelem (j’ai marché, j’ai marché), puis on lit manifestes et vœux de paix avant de clore la cérémonie par l’expression artistique la plus caractéristique des Gitans andalous : le flamenco.

 

 

Certains de ces mêmes artistes se retrouveraient plus tard dans la journée parmi les fidèles de la procession du Christ de la Consolation et de Sainte Marie du Sacromonte.

 

 

Ce défilé part de l’artère principale de la ville, la Gran Vía, depuis l’Église du Sacré Cœur (attenante à l’ancien Tribunal de l’Inquisition…) pour commencer une ascension incroyable qui la mènera jusqu’à l’Abbaye couronnant le quartier gitan du Sacromonte, un périple de plus de douze heures qui peut parfois finir alors que l’aube se profile à l’horizon...

 

 

C’est l’entrée au Sacromonte qui est la plus émouvante, quand les Gitans sont en relation étroite avec leur Vierge et leur Christ. Pour eux, ils ont allumé de grands bûchers à l’entrée des grottes, autour desquels ils dansent et chantent en l’honneur du Seigneur et de sa Mère. Si vous cliquez sur la vidéo intitulée "paso de Los Gitanos por el Sacromonte", vous pourrez vous faire une idée de l’ambiance de cette procession hors du commun et entendre quelques passages de cet accueil en chansons :

♫ Qué bonita va, qué bonita va, la virgen de los gitanos con sus enaguas almidonás 

Gitanitos tós, gitanitos tós, mi cristo es también gitano y tiene muy buen coló ♫

(Comme elle est belle (X2), la Vierge des Gitans, dans ses jupons amidonnés 

Tous sont Gitans (X2), mon Christ aussi est Gitan, et il a un teint parfait)

À côté de ce chant traditionnel, les saetas, variété de chant profond également héritée du flamenco, fusent spontanément au beau milieu d’une foule saluant ce témoignage émouvant par un silence relativement respecté... Le chanteur catalan Joan Manuel Serrat a rendu hommage à cette vibrante déclaration de foi dans une ode qui est devenue hymne de la procession des Gitans, et ce style a encore de beaux jours devant lui à en juger par le jeune âge de certains des interprètes de saetas, comme la petite María Carrasco dont on peut apprécier le talent ici.

Le lendemain, c’est tout l’Albayzín qui est en émoi car pas moins de trois de ses Vierges les plus chères processionnent dans les rues tortueuses du vieux quartier arabe : la Aurora, la Concha (Concepción) et la Estrella. La sortie de leurs temples respectifs est toujours impressionnante, tant l’espace de manœuvre des costaleros est réduit, comme pour la vierge de l’étoile quittant l’église de Saint Christophe, dans le Haut Albayzín. Les voir arpenter solennellement leur quartier est émouvant, et on ne peut qu’admirer l’immense effort physique des porteurs, car après avoir dû parfois sortir leur paso à genoux,ou accroupis ils doivent constamment calibrer leur travail, cherchant l’équilibre parfait et dosant rythme et inclinaison justes dans des ruelles extrêmement pentues. Dans le bas Albayzín vers où descendent ces véritables stars du quartier, se prépare aussi une des processions les plus impressionnantes, car des plus atypiques : à minuit pile, le Christ de la Miséricorde, plus connu sous le nom de Christ du Silence, sort de l’église Saint Pierre et Paul. Il est seul, sans Vierge qui le suive, et surtout sans fanfare qui viendrait marquer un rythme trop allègre à sa marche. Des pénitents tout habillés de noir le précèdent en marchant au son unique d’un tambour lugubre. Beaucoup d’entre eux processionnent les pieds nus et lestés de chaînes. Le cliquetis de ces chaînes traînant au sol, mêlé au son cadencé du tambour, donne froid dans le dos, mais le paso est d’une beauté à couper le souffle. Le Christ est crucifié sur une croix de marqueterie grenadine et entouré de quatre cierges qui sont les seules lueurs visibles sur tout le parcours de cette procession. En effet, la ville entière s’éteint graduellement sur le passage du Christ, tout le monde observe le silence en voyant arriver le Nazaréen, et seule une saeta rompt de temps à autre ce silence sépulcral. Cette image chrétienne processionnant au pied de l’Alhambra musulmane est unique, et émeut encore davantage si l’on sait que ce Christ appartient à l’église San José de l’Albayzin, bâtie sur une ancienne mosquée dont le minaret du VIIIème siècle est encore parfaitement conservé.

 

 

 

En ce 9 avril de l’an de grâce 2009, à cause de l’événement extraordinaire du samedi de Passio Granatensis, la Vierge de l’Alhambra qui occupe traditionnellement l’après-midi du Samedi Saint a aussi processionné ce jeudi, décidément riche en émotions fortes. Car si voir un paso défiler au pied de l’Alhambra impressionne, que dire alors de celui-ci qui sort de l’Alhambra elle-même ? Nuestra Señora de las Angustias, Notre Dame des Angoisses, patronne de la ville, tient dans ses bras son fils en une émouvante  Pietà pour quitter l’église Santa María de la Alhambra, qui fut construite sur la Grande Mosquée de l’enceinte nasride. Le paso traverse alors une partie des bâtiments de l’Alhambra avant de sortir par l’imposante porte de la justice, Bab al Charía, sous une pluie de pétales de roses.

 

 

 

Ce paso est un des plus riches : ses motifs d’argent représentent les arcades de la Cour des Lions. C’est le seul paso grenadin que je connaisse qui soit accompagné de nombreux porteurs externes, et donc visibles au public, qui font reposer le paso sur des montants argentés dont les extrémités représentent les têtes des lions ornant la fontaine de cette Cour si célèbre. Une observation attentive des images correspondant au passage du paso dans le centre-ville permettra au lecteur fidèle de reconnaître, brodée sur l’habit des pénitents de Sainte Marie de l’Alhambra, la fameuse étoile à huit branches dont il a été question dans une lettre précédente.

 

 

 

Voir cette Pietà passer par la porte principale de l’Alhambra musulmane est vraiment un spectacle unique au monde…

Un des autres moments forts, d’après moi, est constitué par la tradition du Vendredi Saint, quand tous les Grenadins se concentrent dans l’ancien quartier juif de la ville pour prier le Christ des Faveurs. La place du Campo del Príncipe est pleine à craquer, mais à trois heures pile, instant de l’expiration du Christ, le monde semble s’arrêter et la place entière se tait. Les gens s’agenouillent, se recueillent, prient et demandent au Christ trois « faveurs » ou vœux, dont un est toujours exaucé…

Si je devais, moi, formuler un vœu, c’est que cette magie de la Semaine Sainte grenadine se perpétue toujours, que l’on retrouve chaque année, au détour d’une rue, des entraînements de costaleros ou costaleras déplaçant un paso lesté de sacs de sable, que les premières notes timides des fanfares prennent leur aplomb au fil des mois lors de répétitions en plein air, et que Grenade vibre inlassablement lors du moment de culmination de cette religiosité populaire unique, propre à l’âme de cette ville dont la ferveur chrétienne sait s’assortir des symboles mixtes d’un passé multiculturel. Pour que, en définitive, la "sacro-sainte" globalisation ne puisse jamais muer cette manifestation en un oiseau pour le chat…

 

Nathalya Anarkali, http://www.myspace.com/eilathan

 

(Certaines des images des processions sont tirées du quotidien local Ideal)

Mise à jour le Samedi, 25 Avril 2009 11:18