La confrérie verviétoise "Camembert - Eglantines"
Écrit par Best of Verviers   
Lundi, 04 Septembre 2006 16:36
 La confrérie verviétoise "Camembert - Eglantines" née en avril 2006 est spécialisée dans l'organisation de fêtes conviviales et folkloriques de quartier. "Le Camembert - Président et ses fidèles Camemberts font découvrir à leurs hôtes leur camembert fumant au gré d'un spectacle itinérant sur la trame de l'histoire du "Chat volant". Une vraie fête conviviale et folklorique !

Chaque demi-camembert est épicé aux petits secrets du bon Firmin, agrémenté de lardons fumés, scientifiquement découpés et pré-cuits avec l'aide du savant Alchimiste Wilhem. Ces succulents camemberts sont nacrés de jolis quartiers de pomme. Ensuite, ils sont cuits sur braises avec du bon bois de hêtre et de chêne élevés en nos belles forêts de l'Hertogenwald. Les bûches nous sont généreusement offertes par la belle Clémentine, gardienne des forêts." Ce cérémonial traditionnel est placé sous le haut patronage de notre bourgmestre folklorique. 

 


                                                  "Le camembert fumant"

                                  Adaptation du célèbre conte "Le chat volant" de Pol Noël

 


 

An de grâce 1889, un beau soir d’hiver.

Tout était calme en Basse voie dans le coin de Sécheval.

Tout ou presque, car quelques joyeux lurons éclusaient encore leurs derniers verres de vin chaud, arrosant à leur manière  la Saint Innocent après une rude journée de solide labeur. Attablés à la terrasse de la taverne au lieu dit « chez Jean » en   Basse Voie, ils parlaient haut et fort.

Lorsque l’un d’entre eux, se redressant aussi vite que les lois de l’équilibre le lui permettait, s’écria :

-Mes amis, mes bons amis, je viens d’avoir une idée, une « clapante » idée qui nous fera connaître dans le monde entier et même encore plus loin

 

-Allez m’fi, raconte. C’est pas tous les d’jous qu’ti tiesse trinque ainsi.

 

        - Mes bonnes dames, mes bons messieurs, j’ai comme qui dirait l’impression que Firmin va nous annoncer l’idée du siècle.  

 

           Tatatam…. Roulez  tambours, Tatatam…. Sonnez trompettes…  Et qwa Firmin… ?

 

-Mes amis, mes véritables amis,...  Nous allons,…  nous allons cuire…. Nous allons cuire un camembert…. !

 

- Un camembert !

 

- Un camembert ? Mais tu es complètement fou… ou saoul, ma parole !

 

- Que neni mes amis, car il paraît qu’en Normandie, dans le pays français, ils cuisent des camemberts. Alors, nous, on n’est pas plus bête ! Et puis l’odeur mes amis, l’odeur. Imaginez l’odeur de ce divin fumet. Il enveloppera Mangombroux puis s’envolera vers Verviers, vers Liège, vers Bruxelles, vers Paris, il traversera l’Atlantique et se dirigera vers les lointaines Amériques… Alors les gens diront : « Oh ! mais sentez, c’est le divin fumet du camembert des habitants de

 

Sécheval !» , et tout l’honneur et toute la gloire seront pour nous et notre quartier.

 

Et l’exubérant intervenant s’écroula sur sa chaise, vaincu par sa verve et son généreux vin chaud. Mais son discours avait porté et s’était insinué dans l’esprit, ma foi embrumé de ces joyeux fêtards.

 

- Tout compte fait, il n’a peut-être pas tout à fait tort. Si on essayait et si on réussissait, on serait connu dans le monde entier et ça clorait le caquet de ces fiers-à-bras de Verviétois qui à les entendre, ont toujours tout fait en premier !

 

- D’accord, d’accord, mais ne nous emballons pas. Car il ne suffit pas de dire à un camembert : « Fume », pour qu’il se mette à fumer. Non, il nous faut procéder scien-ti-fiquement, et pour cela, consulter un maître, un homme intelligent, qui a fait de hautes études.

 

- Et pourquoi pas l’alchimiste Wilhem ?

 

- Bonne idée, allons-y sur le champ.

 

Et les compères, négligeant l’heure tardive et la bienséance la plus élémentaire s’en allèrent vers la maison du savant alchimiste.

Arrivant devant la maison de l’alchimiste, ils se décidèrent à donner de la voix

 

 

 

-Oyez, oyez, monsieur l’Alchimiste, réveillez-vous !

 

- Oyez, oyez,  on voudrait vous parler.

 

Après quelques instants, une fenêtre s’ouvrit à l’étage et une tête endormie, surmontée d’un bonnet de nuit récalcitrant, se pencha sur la troupe émoustillée :

 

- Mais que se passe-t-il donc, messieurs ? Que me vaut d’être dérangé à pareille heure de la nuit ?

 

- Monsieur l’Alchimiste, nous venons d’avoir une « clapante » idée…

 

-J’espère bien qu’elle est clapantement bonne, votre idée, car venir réveiller un savant comme moi à pareille heure de la nuit….

 

- Nous avons décidé de fumer un camembert…

 

- Un camembert ? Mais, mais… vous êtes complètement  saouls, ma parole. Allez, oust ! Rentrez chez vous, bande d’ivrognes…

 

- Ne vous énervez pas monsieur l’Alchimiste, car il paraît qu’en Normandie, dans le pays français, ils cuisent des camemberts. Alors, nous, on n’est pas plus bête ! Et puis l’odeur monsieur l’alchimiste, l’odeur ! Imaginez l’odeur de ce divin fumet. Il enveloppera Mangombroux puis s’envolera vers Verviers, vers Liège, vers Bruxelles, vers Paris, il traversera l’Atlantique et se dirigera vers les lointaines Amériques… Alors les gens diront : « Oh ! mais sentez, c’est le divin fumet du camembert des habitants de Sécheval !» , et tout l’honneur et toute la gloire seront pour vous !

 

 -       Euh ! Euh !... Vous avez bien dit tout l’honneur ?

 

-         Oui monsieur l’alchimiste

 

-         Tout l’honneur et toute la gloire… ?

 

-         Oui monsieur l’alchimiste.

 

-         Alors pourquoi pas ?

 

 -         Mes amis, commença l’alchimiste, il nous faut procéder scientifiquement. Et pour fumer un camembert trois conditions s’imposent.

 

-         Ah ?

 

-         La première, c’est de choisir un fromage onctueux, fondant dans la bouche, puant mais point trop, parce qu’un qu'un camembert trop puant fera fuir chacun dans sa chaumière. Alors, il n’y a pas à hésiter : Nous prendrons un camembert  Eglantine.

 

-         Ah !

 

-         Vous avez raison, monsieur l’alchimiste. Le camembert Eglantine de Stembert s’y connaît en réjouissance. Tous dans ce coin là, ils sont aussi fous les uns que les autres.

 

-         Et ensuite ?

 

-         La seconde condition, c’est de lui ôter son emballage papier. Ensuite, le couper en deux  et  replacer chaque moitié dans sa boite, la croûte en bas. Enfin, il ne faut pas oublier d’y ajouter quelques lardons pré-cuits.

 

-         Ah !

 

-         E la troisième condition, c’est de faire un bon feu de braises sans flammes ou flammèches afin qu’il cuise patiemment, doucement. Qu’il se mette à chanter petit à petit et que pour finir son arôme emprisonné dans la petite boîte en bois s’échappe vers Mangombroux, vers Verviers, vers Liège, vers Bruxelles, vers Paris, il traversera l’Atlantique et se dirigera vers les lointaines Amériques… Alors les gens diront : « Oh ! mais sentez, c’est le divin fumet du camembert Eglantines des habitants de Sécheval !», et tout l’honneur et toute la gloire seront pour nous !

 

A cette époque, il n’était guère difficile de trouver un camembert Eglantine et quelques lardons. Même au cœur d’une froide nuit de décembre. En effet, le bas du quartier disposait de bonnes adresses où goulayante soupe à l’oignon pouvait être servie aux visiteurs, même de nuit. On y trouverait bien un camembert Eglantine.

 

- Il reste poursuivit notre alchimiste que fumer un camembert est un événement public et qu’il nous faut obtenir la permission préalable de notre bourgmestre.

 

Et les compères, négligeant une fois de plus l’heure fort tardive et la bienséance, s’en partirent vers le bas du quartier là où se trouve la maison du bourgmestre.

Arrivant devant la maison du bourgmestre, ils se décidèrent à donner de la voix

 

-Oyez, oyez, monsieur le Bourgmestre, réveillez-vous !

 

- Oyez, oyez,  on voudrait vous parler.

 

 

 

 

Après quelques instants, une fenêtre s’ouvrit à l’étage et une tête endormie, surmontée d’un chancelant bonnet de nuit, se pencha sur la troupe émoustillée et bruyante :

 

- Mais que se passe-t-il donc, mes chers administrés ? Que me vaut d’être dérangé à pareille heure de la nuit ?

 

- Monsieur le bourgmestre, nous venons d’avoir une riche idée…

 

-J’espère bien qu’elle est riche votre idée, car venir réveiller le maître de votre ville à pareille heure de la nuit….

 

- Nous avons décidé de fumer un camembert…

 

- Un camembert ? Mais, mais… vous êtes complètement  saouls, ma parole. Allez, oust ! Rentrez chez vous, bande d’ivrognes…

 

- Ne vous énervez pas monsieur le bourgmestre, car il paraît qu’en Normandie, dans le pays français, ils cuisent des camemberts. Alors, nous, on n’est pas plus bête ! Et puis l’odeur monsieur le bourgmestre, l’odeur ! Imaginez l’odeur de ce divin fumet. Il enveloppera Mangombroux puis s’envolera vers Verviers, vers Liège, vers Bruxelles, vers Paris, il traversera l’Atlantique et se dirigera vers les lointaines Amériques… Alors les gens diront : « Oh ! mais sentez, c’est le divin fumet du camembert des habitants de Sécheval !» , et tout l’honneur et toute la gloire seront pour vous !

 

-         Euh ! Euh !... Vous avez bien dit tout l’honneur ?

 

-         Oui monsieur le bourgmestre

 

-         Tout l’honneur et toute la gloire… ?

 

-         Oui monsieur le bourgmestre.

 

-     Alors pourquoi pas ?

 

- Mes amis, déclara le bourgmestre, je vous donne officiellement l’autorisation de fumer un camembert. Mais monsieur l’alchimiste, à quel endroit pensez-vous cuire ce divin fromage ?

 

- Je pense qu’il serait judicieux de le faire cuire d’un endroit élevé. Je pense au haut du quartier. De plus, il ne faut pas oublier d’utiliser du bon bois de l’Hertogenwald.  Une bonne flambée avec du bon bois de la gardienne des forêts fera l’affaire.

 

- Mais pour cela, il serait convenable de lui demander l’autorisation.

 

- Bonne idée, allons-y sur le champ.

 

 

 

 

Et les compères, négligeant encore une fois l’heure tardive et la bienséance la plus élémentaire s’en allèrent vers la maison de la gardienne des forêts.

Arrivant devant la maison de la belle Clémentine, ils se décidèrent à donner de la voix

 

 

-Oyez, oyez, maîtresse des forêts, réveillez-vous !

 

- Oyez, oyez,  on voudrait vous parler.

 

Après quelques instants, une fenêtre s’ouvrit à l’étage et une tête endormie, surmontée d’un chancelant bonnet de nuit, se pencha sur la troupe émoustillée, bruyante et fort joyeuse :

 

- Mais que se passe-t-il donc, mes amis ? Que me vaut d’être dérangée à pareille heure de la nuit ?

 

- Maîtresse des forêts, nous venons d’avoir une idée géniale…

 

-J’espère bien qu’elle est géniale votre idée, car venir réveiller la maîtresse des forêts à pareille heure de la nuit….

 

- Nous avons décidé de fumer un camembert…

 

- Un camembert ? Mais, mais… vous êtes complètement  saouls, ma parole. Allez, oust ! Rentrez chez vous, bande d’ivrognes…

 

- Ne vous énervez pas Clémentine, car il paraît qu’en Normandie, dans le pays français, ils cuisent des camemberts.

 

Alors, nous, on n’est pas plus bête ! Et puis l’odeur Clémentine, l’odeur ! Imaginez l’odeur de ce divin fumet. Il enveloppera Mangombroux puis s’envolera vers Verviers, vers Liège, vers Bruxelles, vers Paris, il traversera l’Atlantique et se dirigera vers les lointaines Amériques… Alors les gens diront : « Oh ! mais sentez, c’est le divin fumet du camembert des habitants de Sécheval !» , et tout l’honneur et toute la gloire seront pour vous !

 

-         Euh ! Euh !... Vous avez bien dit tout l’honneur ?

 

-         Oui belle maîtresse des forêts

 

-         Tout l’honneur et toute la gloire… ?

 

-         Oui chère maîtresse des forêts.

 

- Alors pourquoi pas ?

 

- Mes amis, déclara la délicieuse Clémentine, je vous donne mon meilleur bois. Un bois de hêtre et de chêne, bien sec et vieux de 5 ans.  Il vous donnera les meilleures braises pour fumer votre camembert.

 

C’est ainsi qu’en cette fin décembre 1889, la joyeuse petite troupe entreprit de fumer un camembert Eglantine agrémenté de quelques lardons sur un lit de braises de qualité supérieure. L’emplacement choisit fut le haut du quartier Sécheval, près de la rue Basse voie.

 

L’odeur du camembert fumé s’éleva haut dans le ciel. Un fort vent d’ouest poussa les senteurs divines vers les forêts de l’Hertogenwald et les Fagnes. Cerfs, biches, chevreuils, renards, lapins, hérissons, mulots furent bien les seuls à profiter du divin fumet. La petite troupe bien trop enivrée par l’alcool ingurgité ne remarqua rien, fort heureusement.

 

Tout le reste de la nuit, nos amis, un quignon de pain à la main marièrent pour leur plus grand bien pain, camembert fumant, lardons et un quartier de pomme.

 

 


 

 

Ils continuèrent à boire toute la nuit. Ils burent tant et plus jusqu’au petit matin mais se souvinrent de goût du fromage. C’est pourquoi, jamais, ils ne passèrent une année sans fumer un camembert aux petits lardons avant l’an neuf.

 

Le camembert fumé était devenu célèbre, jusqu’au cœur de forêt mais leur imagination jamais ne s’arrêta.

 

C’est ainsi que naquit la légende du camembert Eglantine.

 

Vous savez maintenant pourquoi, le comité du quartier Blanchy en Sécheval  en repris le nom plus de 100 ans plus tard.

 


 

Ce même comité et son président  me font part qu’ils vous souhaitent une excellente fin de soirée à tous et toutes. Qu’on se le dise dans les chaumières : Camembert Eglantine un jour, camembert Eglantine toujours ! Bonne année 2007 et que le pecket coule à flot et que chacun goûte à ce fameux fromage afin de fêter dignement cette tradition plus que centenaire pour notre quartier.

Hourra, hourra, hourra !

 


 

 

La confrérie Camembert - Eglantine : René Léonard, Willy Greimers, Georges Reul, Jean-Paul Dechesne, Jean Wiertz, Christophe Dechêne

 

Les acteurs : Jean-Paul, Nathalie,Manon,Joël,Willy,Guislhain,Clémentine

Mise à jour le Vendredi, 05 Septembre 2008 05:32