Philippe Lebeau et Jan Latinne à Spa. Jusqu'au 29/03
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 13 Mars 2015 00:12

Samedi Coup de coeur d'Albert Moxhet

La saison du Cercle Artistique de Spa commence avec deux peintres du Limbourg, dont les œuvres emmènent le visiteur dans des mondes différents, chacun amenant à une sorte de rêve intérieur qu’il est bon de réveiller de temps à autre, sous peine d’oublier que nous en avons besoin pour vivre.

 
Jan Latinne, qui est féru du Midi, y trouve assurément les couleurs ensoleillées de ses tableaux, mais aussi de ses sculptures et céramiques. Il possède en tout cas le pouvoir de rentrer en enfance pour exprimer le regard festif que les têtes blondes jettent plaisamment sur l’imaginaire qui les habite. Un imaginaire dans lequel Jan Latinne rencontre des éléphants si nombreux qu’ils sortent de ses toiles pour former, en trois dimensions, des troupeaux aussi serrés que multicolores, qui pourraient être un clin d’œil en hommage à Niki de Saint Phalle.

Utilisant volontiers de grands formats, Jan Latinne a trouvé son label dans un graphisme simple qu’il habille de multiples variations, depuis l’extrême simplicité sur des services à café jusqu’à des rehauts de diverses matières sur ses toiles, en passant par des sculptures tout en rondeurs. Ce graphisme est un visage rond surmontant un cou allongé. On le retrouve seul ou multiplié dans des compositions travaillées le plus souvent en aplats mais avec un grande liberté. La bouche, les yeux, les cheveux se dessinent d’un trait sinueux où des couleurs – voire des matières – voisinent comme les pierres d’une mosaïque. Puis, dans les surfaces voisines viennent s’installer des êtres ou des objets dont les contours et les couleurs triturent également une réalité devenue fantaisie.

Venu d’un surréalisme où il admirait surtout Salvador Dali, Philippe Lebeau est passé à un réalisme inspiré du Pop Art d’Andy Warhol. Parmi ses œuvres exposées au Cercle Artistique, les allusions au surréalisme de René Magritte ne manquent pas d’humour, mais le plus grand nombre se réfèrent à la culture américaine et en constituent plus d’une fois une mise en perspective critique par des citations de chefs indiens dont la sagesse reste intacte. La mise en place des éléments choisis pour de telles compositions fait alterner la peinture réaliste avec des messages écrits, des collages et des motifs hyperréalistes repris de diverses tendances de l’art étatsunien, en ce compris un impact proche de la publicité.

 


 

[Exposition Jan Latinne – Philippe Lebeau, Cercle Artistique de Spa, Salle Quirin, Jardins du Casino, Spa, jusqu’au dimanche 29 mars, les samedis et dimanches, de 14 à 18h.]

    

 

Mise à jour le Vendredi, 13 Mars 2015 00:42