Téco: art et disjoncteur. Val-Dieu. jusqu'au 26/08
Écrit par Albert Moxhet   
Mardi, 21 Août 2012 20:49

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Il est de noms propres et des marques qui deviennent des noms communs d’usage courant tellement leur fonction s’est répandue avec justesse dans la vie quotidienne : poubelle, bic ou karcher en témoignent clairement. Il en va de même chez nous pour Téco, devenu synonyme de disjoncteur automatique, nom d’une société d’appareillage électrique fondée en 1920 à Chênée et qui, durant un demi-siècle, va produire à Bois-de Breux de la porcelaine à usage technique mais aussi décoratif. Une exposition nous le rappelle jusqu’à ce dimanche 26 août à l’ Abbaye de Val-Dieu.


 

La finalité première du département "Porcelainerie" de Téco était évidemment de produire des éléments d’isolation électrique pour le matériel construit par la firme. Disposant d’un énorme four de 40 m3, l’entreprise le rentabilisait en fabriquant aussi du matériel de laboratoire, ainsi que des objets décoratifs dont le catalogue ne manque pas de variété.

L’exposition présentée au Val-Dieu sous les auspices du Centre culturel H. Grooteclaes d’Aubel s’inscrit dans la thématique "Des collections privées s’exposent" organisée par Léopold et Éliane Bragard. Elle propose un ensemble unique de pièces produites par Téco tout au long de son activité céramique à Bois-de-Breux, l’entreprise occupant jusqu’à 300 personnes dont 80 pour la production de porcelaine. Avec fréquemment des bordures dorées relevant la blancheur de la porcelaine, on redécouvre ici des services de table, à thé ou à café, des vases, pots à tabac et cendriers, la "poterie liégeoise" s’accommodant volontiers aussi de motifs floraux colorés.

 

À côté d’articles funéraires et religieux, Téco réalise également très tôt des sculptures décoratives, notamment dans l’esprit du "Vieux Bruxelles" ou d’après des modèles de Charles Graffart, dont Le fauconnier, première œuvre au catalogue, est visible dans l’exposition de Val-Dieu dans sa version en biscuit de porcelaine blanc. D’autres artistes bien cotés à l’époque signeront aussi des sculptures, coulées parfois en séries limitées. Citons Jacques Laloux – dont les œuvres s’habilleront de bleus, de gris et de diverses patines – Georges Petit, F. Delvaux, Camille Balland. Parmi les visiteurs de cette exposition, les aînés retrouveront avec une pointe d’attendrissement les bénitiers et autres figurines créés par Jeanne Hebbelynck (1891-1959), célèbre imagière gantoise qui avait gardé le don d’enfance. Son exemple fut suivi, pour Téco également, par les sœurs Josette et Suzanne Boland, par Madeleine Wouters, E. Sigismondi, A. Guelfi et L. Giannoni.

 

Le parcours de cette exposition permet qu’on se rende compte que, pour les services de table comme pour le domaine intitulé "Art et fantaisie", Téco s’inscrivait habilement dans certains courants artistiques contemporains pouvant s’accorder avec sa production, tels que, par exemple, l’Art déco ou, à l’époque de l’Expo 58, un design simplifié comme cette cruche au serpent.

Ouverte seulement jusqu’à ce dimanche 26 août, de 14 à 18h, à l’abbaye de Val-Dieu, cette exposition a le grand mérite de mettre l’accent sur un aspect particulier d’une entreprise de la région. Et si Téco fabrique toujours des disjoncteurs, la page "Porcelaine" est tournée depuis plus de quarante ans, mais cette collection en conserve un témoignage marquant.     

Rectificatif

Comme suite au Samedi Coup de cœur du 28 juillet consacré à Myriam Merch, mon ami André Stas souhaite apporter les rectifications suivantes :

1° Les Po$t-Zozo$ n’étaient pas un groupe spadois mais davantage liégeois.

2° Ni Willy Antoine ni Marianne Hermant n’en ont fait partie.

3° Les Po$t-Zozo$ étaient composés, outre du Capitaine Lonchamps et de Myriam Merch, d’André et Véronique Stas, de Béatrice Jacquet, de Martine Struzik et Gyuri Macsai.

                                                                                                                                     Dont acte.

Mise à jour le Mardi, 21 Août 2012 21:36