Quelques livres
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 20 Décembre 2013 23:24

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

À placer sous le sapin ou parmi les étrennes, les livres ont l’avantage de ne pas avoir de date de péremption, de ne pas faner ni être liés à un moment déterminé de l’année. En voici quelques-uns, récents, qui ont quelque chose à voir avec notre région.

 
Verviers est particulièrement bien servi avec deux ouvrages très différents dans leur présentation, mais qui se rejoignent dans l’évocation de la ville vue au travers de quelques décennies. Il y a le très bel album Verviers rassemblant les photographies de 45 ans de balade dans les rues de Verviers à travers l’objectif de Raymond Delhaye, dont un certain nombre viennent d’être exposées à l’Espace Duesberg (voir le Samedi Coup de cœur du 30 novembre). Il s’agit là d’un document artistique de première valeur pour qui aime Verviers. (Verviers, Éditions Béatrice Stassen, 2013, ISBN 978-2-9601425-0-1)

Dans Une enfance verviétoise, Edmée De Xhavée fait ressentir aussi toute l’affection qu’elle éprouve pour sa ville natale racontée en une série de textes évocateurs de sa jeunesse dans la seconde moitié du XXe siècle. L’auteure y montre  une fois encore que la nouvelle est un genre qu’elle maîtrise avec talent, car chacun des chapitres de ce petit livre constitue, avec humour et tendresse, une histoire courte joliment prélevée sur la réalité des souvenirs. (Verviers, Éditions Irezumi, 2013, ISBN 978-2-930289-35-X)

Avec l’édition définitive de Maiky, le roman d’une chevrette, Charlotte Polis rejoint, elle aussi, la réalité d’un épisode vécu, puisqu’il s’agit de l’amitié qu’elle a nouée avec trois chevrettes orphelines recueillies dans un enclos à Elsenborn et plus particulièrement avec celle qui donne son titre au livre. C’est une histoire toute en démarches d’approche, de compréhension et de confiance à établir, car s’apprivoiser ne s’improvise pas. La plume de Charlotte Polis rend compte avec sensibilité et élégance de cette relation qui se crée en conjuguant le temps et le respect de l’autre. (Verviers, Éditions Noctambules, 2012, ISBN 978-2-930616-12-4)

Johannes Weber est un photographe eupenois qui a l’art de faire découvrir ce "quelque chose" qui est au-delà de l’apparence banale du quotidien. Dans un petit album à la fois simple et somptueux, il a réuni une cinquantaine de photos de portes de granges de la région frontalière Belgique-Allemagne-Grand Duché, et en présente des détails et des photographies anciennes. On se rend ainsi compte que le temps qui passe en modifiant le rôle des fermes a aussi largement influé sur l’apparence et la fonction des portes de leurs granges. Il a voulu encadrer sa méditation visuelle de deux textes bilingues (all/fr) dont l’un, dû à Klaus-Dieter Klauser, définit le point de vue historique de la construction de ces granges et de leurs portes. Pour l’autre, il m’a demandé une réflexion critique sur son travail et la portée sociologique de cette mutation.(Scheunentore/Portes de granges, Eupen, Siebenstern Verlag, 2013, ISBN 978-3-9815949-0-4)

Suzel Swinnen a réuni dans Poésies, plaisant volume illustré par Valère Maenhout, deux récits et un ensemble de poèmes qui en constituent d’une certaine manière la floraison. Il y est question, en effet, de souvenirs d’enfance dans le merveilleux jardin de ses grands-parents et, d’autre part, de son expérience très positive d’institutrice. La poésie jaillit de la prose comme elle virevolte dans les textes rimés joyeux comme des comptines, colorés comme des rêves. On se dit que, même les jours de pluie, on doit se réjouir d’aller dans sa classe. (Chez l’auteure, rue des Prés, 69, 4802 Heusy, Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. )

Connu comme artiste et professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Philippe Delaite a aussi été – mais on le sait moins – un passionné de sports moteurs. À ce titre et en tant que photographe,  il arpentait les paddocks et bords de piste avec un ami intervieweur. C’était dans les années 1977 à 1984, une époque où les pilotes étaient accessibles et pouvaient encore s’exprimer sans langue de bois  En hommage à cet ami décédé en 2012, Philippe Delaite vient de publier Pit Lane, un recueil de 75 photos noir et blanc imprimées en bichromie qui fait la part belle à des portraits pris sur le vif de ces légendes du volant . C’est du très beau travail de prise de vues privilégiant le naturel et les attitudes spontanées, mais c’est aussi une réussite sur le plan de l’impression, avec  toutes les nuances de gris qui s’étagent entre le noir et le blanc. (Liège, Chaussettes rouges Éditeur, 2013, ISBN 978-2-9601406-0-6, Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. )  

Mise à jour le Vendredi, 20 Décembre 2013 23:44