Michel Azais, en anglais avec Massachusetts et en wallon sur son nouveau CD
Écrit par Best of Verviers   
Vendredi, 01 Juillet 2011 07:46

Michel Azais est auteur - compositeur et interprète. Vous l'avez peut-être déjà vu sur la grande scène de Fiestacity avec son groupe de Tribute  "Massachusetts". Un groupe qu'il forme pour le fun, 15 ans après son premier vinyl 33 tours de compos en 1985.


Alors que les festivaliers du Spa-Tribute l'attendent sur la scène du parc de sept heures à Spa le dimanche 10 juillet au soir, Michel Azais nous surprend avec la sortie d'un album solo qui sent bon le terroir puisque la majorité de ses chansons sont en wallon.
Rencontre intéressante avec Michel Azais.

- Les Bee Gees, comment cette passion est-elle née ?
A 14 ans, en 67, les ados à Liège étaient branchés bien bien plus "pop british" qu' à l' heure actuelle!
 On était Beatles, Rolling Stones ou plus rare, Bee Gees. Moi j' étais très romantique, donc Bee Gees à fond!
Bono de U2 faisait la même déclaration devant les frères Gibb fin des années 90'.

 

- Vous serez donc au Spa-Tribute festival 2011 avec votre groupe le dimanche 10 juillet. Qu'allez-vous nous proposer pour ce concert ?

 
Photo Jacques Clérin sur notre chronique Best of Music


Les Bee Gees sont souvent réduits à la période disco.
Alors que les frères Gibb sont les seuls blancs à avoir écrit pour les grandes stars de la "Soul" depuis la seconde moitié des Sixties.
Otis Redding, Dionne Warwick, Diana Ross et Michaël Jackson etc...
Vous pourrez donc découvrir à Spa, en dehors des "Stayin' Alive" et "Night Fever",  des chansons comme "To Love Somebody", "Massachusetts", "Lonely Days", "I Started A Joke".

 

- Ca c'est pour votre groupe mais voici que vous sortez un disque en wallon. Vous écrivez sur la pochette de votre nouveau CD : "En écrivant des chansons wallonnes, je pense souvent à la domination culturelle française que mes grands-parents ont dû subir, reniant à jamais leur origine. Ce langage si riche et tellement imagé, j'ai eu la chance de l'entendre là où j'ai grandi et je le revendique comme ma propre diversité. Sa musicalité et sa consonance rythmique sont de loin supérieures à celles de notre langue officielle"
Citez nous un souvenir d'enfance en rapport avec la langue wallonne ?


Mes souvenirs en wallon sont indescriptibles en français, forcément. Mon grand-père côté paternel, rentré de 5 années d' exil d' Angleterre, ne parlait que le wallon ou l' anglais.
Nous louions une petite maison pour les vacances en Ardenne. Une partie des jeunes de mon âge y parlait un wallon chantant et savoureux.

L' humour en wallon est très imagé, poétique et puissant.

Aujourd' hui, nous perdons un trésor inestimable de notre culture originelle.
Et cela est malheureusement irrémédiable.
 

 

 - Ma clapante vèye di Lîtje, la troisième chanson de votre album nous emmène dans notre belle cité liégeoise.
Liège, tout un symbole à elle toute seule ?
Liège, ma ville natale, dans son passé proche ou lointain a été une des villes les plus puissantes dans le monde occidental économique.
Avant la démolition de la cathédrale Saint Lambert à la révolution française, sa Principauté était un pilier du monde chrétien catholique.
De riches commerçants indépendants y étaient installés tel Jean Curtius, fournisseur de poudre à canon de Louis XIV et en même temps de son ennemi la Cour d' Angleterre. Déjà politiquement pas très correct!..."
Tout ce mélange donne une identité très forte...


- Parlez-nous de la réalisation de ce disque. Les paroles,  les recherches musicales, ... ?
Ecrire des chansons est un besoin. Je n' arrête jamais vraiment. J' écris quelquefois pour d' autres mais j' ai du mal à chanter d' autres textes.
Je suis avant tout guitariste, passionné par la guitare folk acoustique qui est et restera toujours l' instrument moteur de toutes mes compositions.
Chacune de mes chansons démarre d' un arpège quelconque qui me tombe dessus par le Saint Esprit.
Ensuite, je chante une mélodie avec des mots qui arrivent aussi de nulle part. Le genre musical m' impose un thème de texte.
Voilà, et tout ça est bien rôdé!
Ou je pense "wallon", mes racines, ou bien français et je me promène géographiquement dans l' hexagone...
 

- Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce projet musical ?
Je me suis bien laissé aller sans concession. Ensuite, les arrangements finis et joués en studio me procurent le léger frisson qui vous dit que ça y est...Et puis surtout, j' ai tout réalisé seul.

- Quels textes aimeriez-vous que les enfants de nos écoles primaires intègrent pour se familiariser au Wallon ?
Mes textes sont un peu complexes.
Je suis prêt à les présenter à des élèves dans les écoles intéressées en les traduisant.
J' écris en ce moment un livret de petits scénarios avec l' illustrateur Jeremy Jacob qui aidera les plus jeunes à la connaissance des mots clés du wallon liégeois.

- Votre mot de la fin
Mon spectacle de 7 musiciens s' appelle comme l' album: "Sèchalekissaspasse" (C'est ici que cela se passe) et après les Francofolies de Spa le 23 juillet et les fêtes de Wallonnie à Liège en septembre, j' espère pouvoir le diffuser sur plusieurs scènes.

- Merci Michel Azaïs, succès à votre projet

 

Mise à jour le Mercredi, 31 Août 2011 15:03