La Trappe du Diable de Claude Hercot, éditions La Plume Noire, 2009
Écrit par Best of Verviers   
Jeudi, 12 Novembre 2009 13:46
Quel exercice difficile que celui de donner son avis, forcément subjectif, à propos d’un roman, qui plus est d’un roman hors normes et déroutant, cela sans en dévoiler l’intrigue et encore moins, l’apothéose.

Pour faire simple, disons que le héro (ou l’anti-héro, bref le personnage principal) Nicolas va de déconfitures en tartes à la crème en pleine poire pendant une bonne partie de l’histoire. Déboires avec son éditeur, son ex petite amie, jusqu’à une singulière rencontre dans un parc où il s’apprêtait à commettre une grosse bêtise : renier son œuvre. Ce geste le mènera jusque dans la Trappe du Diable et sa vie en sera bouleversée. Ses rêves se réaliseront plus vite qu’il ne l’aurait espéré et il se sentira renaître jusqu’à enfin être heureux.

Et je ne vous ai même pas encore brossé le sujet du premier sixième des 306 pages de l’ouvrage !

Claude Hercot nous dépeint deux êtres normaux qui vont devenir extraordinaires. Nicolas et Martine/Karol. Le passage, de chapitre en chapitre, de l’histoire parallèle de chacun de ces êtres est franchement bien construit même si, parfois, le style est un peu redondant.

L’analyse psychologique des personnages (particulièrement Martine/Karol) est subtile et pourrait renvoyer nombre d’entre nous devant son miroir, et c’est alors qu’on se demande pour quel côté on travaille, Dieu ou Diable ? Et lequel est le méchant ? Celui que tout le monde croit, ou celui que la plupart rejette ?

« La Trappe du Diable » est à conseiller à tous les amateurs d’ésotérisme, de paranormal ou, plus simplement, à tous ceux qui veulent comprendre l’âme humaine.

Une fois encore Best of Verviers a été surpris de se rendre compte que notre région regorge d’auteurs de qualité qui n’ont rien à envier aux noms connus et reconnus, si ce n’est l’appartenance à une grande maison d’édition francophone leur donnant accès à une large diffusion.

 

 


 

Best of Verviers: Claude Hercot, bonjour. Vous publiez actuellement votre dernier roman "la Trappe du Diable" que nous avons lu avec attention et dont nous avons donné nos impressions ci-devant. Il semblerait que ce ne soit pas un coup d'essai et nous aimerions en connaître un peu plus sur vous et votre oeuvre littéraire.

Tout d'abord, êtes-vous originaire de Verviers et habitez-vous dans la région?

 

Claude Hercot: Bonjour. Oui, je suis originaire de Verviers, j'y suis né il y a déjà 52 ans, mais j'habite la commune de Limbourg. J'écris depuis très longtemps, cela doit dater du début des années 70, mais je n'ai rien publié avant "La Légende à venir" parue fin 2005. Au départ, cette histoire ne devait être qu'une narration de l'opéra rock que j'avais composé, mais je me suis rapidement pris au jeu et il m'a fallu 3 volumes pour décrire tous les évènements de cette saga. La Trappe du Diable est d'une autre veine que la trilogie qui est une histoire fantastique merveilleuse. Ici, il s'agit plutôt de laisser ressortir le côté noir des humains et des actions qu'ils entreprennent.  

 

BoV: Votre environnement est-il une source d'inspiration et quels lieux appréciez-vous particulièrement?

 

C.H.: J'habite un petit village et oui, il me procure beaucoup d'inspiration. Je m'y sens plus à l'aise que dans les villes que je trouve souvent froides et dépourvues d'âme. Mais, elle peuvent également orienter ma manière d'écrire certains aspects de mes histoires.

 

BoV: Qu'est-ce qui vous a conduit vers l'écriture, avez-vous une fibre artistique particulière?

 

C.H.: J'ai commencé par la musique, je suis un grand fan de rock progressif des années septante, mon instrument de prédilection est le saxophone. J'ai joué dans des fanfares, des harmonies, des groupes de jazz rock, de rock planant, de variété et d'autres styles. J'aime également dessiner, mais je n'en ai plus vraiment le temps. Pour le moment, ce qui me plaît c'est écrire des histoires.

 

 

BoV: Petit, ou même plus grand, qu'est-ce qui vous a bercé au point d'ouvrir votre imagination vers des mondes extraordinaires?

 

C.H.: Là, c'est une colle,mais aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé ce genre de monde, d'imagerie et de littérature. Quand je vivais toujours chez mes parents, je me promenais parfois dans les bois avoisinants et je jouais de la flûte en m'imaginant être un faune...

 

 

BoV: Dites-nous en un  peu plus sur votre trilogie elfique, qui je pense, constitue votre première oeuvre...

 

C.H.: Eh bien, il s'agit de l'histoire d'un humain qui du jour au lendemain se retrouve dans un monde qui n'est pas le sien. Au fil des années, il rencontre toutes sortes d'êtres "imaginaires", comme des elfes, des lutins, des gobelins, des grands oiseaux, des k'ihirs et bien d'autres. A leur contact, il devra grandir en respectant toutes les races et apprendre à retrouver l'essence même de sa personnalité. L'amour qu'il porte à l'elfe Thyvielle, amour qu'elle lui rend bien, lui permettra de franchir bien des obstacles afin d'arriver à concrétiser tous les espoirs que des entités cachées ont placés en lui en vue de sauver la Terre du désastre. C'est une histoire de quête, mais elle n'est pas du style héroïc-fantasy. Il n'est jamais question de guerre ou de monstres à éradiquer. C'est une recherche intérieure.

 

 

BoV: Comment procédez-vous dans l'acte d'écrire? De quelle ambiance avez-vous besoin pour vous inspirer? Les choses viennent-elles au fur et à mesure ou bien préparez-vous un plan documenté?

 

C.H.: En général, j'écris dans mon petit bureau le plus souvent en écoutant de la musique instrumentale genre Klaus Schultze, Richard Wagner, Dvorak et je laisse les personnages raconter leur vie. Au départ d'une histoire, j'ai le début, le gros de l'intrigue et la fin, mais beaucoup d'évènements peuvent transformer la narration. Pour la Légende, certains personnages n'étaient pas prévus, je les ai inclus car des amis m'ont demandé à y jouer un rôle. J'ai trouvé cela assez amusant et certaines situations en ont découlé. 

 

 

BoV: Quelles sont vos influences littéraires, et qu'est-ce qui vous fascine chez ces auteurs?

 

C.H.: Tolkien, bien évidemment, c'est le créateur de mondes fascinants par excellence. Lovecraft pour toute la mythologie qu'il a mis sur pied et ses nouvelles basées sur les rêves. J'aime aussi les romans de Stephen King, car j'apprécie les auteurs qui font également peur. Jean Ray, Thomas Owen, Claude Seignolle, pour l'aspect fantastique rural de leurs histoires. Je pourrais en citer beaucoup d'autres, je lis beaucoup.

 

BoV: Parmi les derniers livres que vous avez lus, pouvez-vous en mettre deux en exergue et les conseiller à nos accros du web (un auteur international et un auteur national/régional)?

 

C.H.: Je viens de relire « Imajica » de Clive Barker et je le conseille à tous ceux qui cherchent à s'extirper de la morosité télévisuelle. Ils pourront pénétrer un monde, ou plutôt des fragments de mondes où même l'impossible arrive.

Pour les auteurs belges, j'en citerai 2. « Les jours d'avant la longue nuit » d'Arnold Couchard qui au travers de trois époques différentes, nous amène au même endroit dont l'avenir découle justement des actions entreprises par des personnages qui ne se rencontreront jamais. J'aime assez la dérision avec laquelle ce récit est traité.

« Ylang Ylang » de Philippe Groulard m'a surpris, je m'étais habitué à plonger tête baissée dans le monde sous l'Ogre de Barbarie et je me suis retrouvé dans une quête existentielle. Je le conseille à tous ceux qui aiment les romans acides, un peu crus, mais tellement proches de la vie de tous les jours.

 

BoV: D'un point de vue pragmatique, on sait tous qu'il est très difficile d'être édité et distribué pour un auteur régional. Où et comment peut-on se procurer vos livres?

 

C.H.: Principalement via le net en passant par lulu.com. Mais mes romans sont également disponibles dans des librairies comme Le Fil d'Ariane à Verviers, Hardenne et L'Yves de poche à Dolhain, Aux quatre couleurs à Theux, Page après page à Spa, Mossoux à Battice et Parallèlement à Stavelot.

 

BoV: Claude, merci beaucoup d'avoir pris un peu de votre temps pour répondre à nos questions. Nous vous souhaitons beaucoup de succès, mais tout de même beaucoup moins que celui dont est victime votre héros Nicolas de La Trappe du Diable !  ;-)

 

C.H.: Merci à vous.

Mise à jour le Jeudi, 12 Novembre 2009 13:54