Les "Retournements" d'Henri Collignon
Écrit par Albert Moxhet   
Lundi, 22 Août 2011 19:52

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Exceptionnellement, suite à notre couverture de Fiestacity, le coup de coeur d'Albert est déplacé à vendredi ! Merci de votre compréhension (Le Webmaster)

Les caméras de surveillance, qu’on les voie ou pas, font maintenant partie de notre vie. Leur utilisation intensive pourrait générer des dérives démentielles à l’égard de chacun d’entre nous. C’est le fil conducteur de Retournements, le premier roman du Reidois Henri Collignon.

Un suspense de 560 pages qui se déroule essentiellement en à peine vingt-quatre heures, cela implique un très grand nombre de rebondissements et de lieux, bien que tout se passe dans une seule et même agglomération. Pareille concentration d’événements dramatiques devait nécessairement avoir un élément qui les réunisse comme les perles d’un collier.

Une informatique sophistiquée, alimentée par toutes les caméras de surveillance publiques, privées, embarquées ou relevant de la domotique, constitue le filet dans lequel sont pris tous les personnages de ce thriller de science-fiction censé se dérouler en avril 2012.

À travers une action serrée où se bousculent diverses facettes des récits d’angoisse, d’énigme, de violence et d’anticipation, notamment, le lecteur comprendra, jusqu’à en avoir froid dans le dos, vers quel monde déshumanisé nous entraîne la paranoïa sécuritaire qui en arriverait à vouloir tout connaître sur chacun.    I

nformaticien de formation, même si ce n’est pas devenu son métier, Henri Collignon rend compréhensible pour le lecteur le fonctionnement ultra complexe des réseaux que met au point la SecuriCam, société pour laquelle Michael Fischer travaille sur le projet de GPS européen Galileo.

L’intrigue distille à propos de cet homme des soupçons qui vont troubler la confiance de son épouse et dévoiler progressivement une énorme manipulation dans laquelle le lecteur lui-même risque de se faire prendre. En dépit de quelques invraisemblances liées au genre et au caractère touffu de l’action, l’auteur a manifestement le sens du récit que l’on a de la peine à quitter avant de connaître le mot de l’énigme.

On regrettera seulement que Galileo ne soit pas encore en mesure de repérer toutes les fautes de frappe.  

(Référence : Henri Collignon, Retournements, Lyon, Éditions Baudelaire, 2010, ISBN 978-2-35508-468-3)

Mise à jour le Mardi, 23 Août 2011 07:09