Maggy Docherty
Écrit par Wynants Jacques   
Mercredi, 09 Juin 2010 14:27

Je parie que vous ne connaissez pas Maggy. Et pourtant, cette dame au nom anglo-saxon est née en 1923 à Andrimont.
Elle a elle-même raconté sa jeunesse dans trois tomes des Annales de la Fondation Adolphe Hardy (donc en français), les n° 10 de 1999, 11 de 2000 et 17 de 2006.


Par contre, en anglais, son histoire a paru dans un livre publié dans les années 1980 puis réédité en 2002 par United Writers Publications, Penzance (Cornwall) : Marguerite PORTHOUSE, The House of David.

L’ouvrage est né des chroniques qu’elle avait données à la BBC Radio Four (Newcastle) et qui avaient recueilli un grand succès.
Une brève notice évoque le personnage dans Présence, le journal d’information du centre culturel de Dison de février 2006.
Mais qui est donc Marguerite Porthouse, née Docherty ? Elle naît donc à Andrimont en 1923.

 

 

 


Son père, David Docherty, est un caporal de l’armée régulière britannique (Royal Engineers, le génie), resté chez nous après 1918, pour l’amour d’une jeune Andrimontoise : Renée-Marie Keyeux, née en 1892.
Le couple s’installe à Andrimont et, en particulier, Sous le Château, 6.
Le père de Renée est l’imprimeur Pierre Keyeux. Ultérieruement, c’est l’oncle Paul Keyeux (mort en déportation) qui reprendra l’affaire et la transférera en différents lieux de Verviers, le dernier étant rue Thier-Mère-Dieu où une plaque rappelle sur l’immeuble le souvenir de Paul et de son épouse, résistants disparus dans les camps.

La famille Docherty va compter 10 enfants et le père travaille comme ouvrier dans l’industrie verviétoise. David a conservé la nationalité britannique et les enfant l’ont aussi. Seul David parle anglais, et aussi un sabir mélangeant wallon, français et anglais.
Les années d’avant-guerre sont racontées sur un mode plaisant. Les aventures ne manquent pas avec un père qui se lancent dans des projets parfois un peu audacieux. La vie au village d’Andrimont est évoquée à de nombreuses reprises.
Arrive le 10 mai 1940. Durant la « drôle de guerre », la famille avait bien imaginé de déménager en Grande-Bretagne, mais y avait  renoncé .
En début d’après-midi du 10 mai, les premières estafettes allemandes sont au village. Il est grand temps de partir.
Verviers, Liège, Ans, Huy, un train pour la France et, après quatre jours de voyage, la région de Toulouse. La famille rate le bateau qui, de Bordeaux, rapatrie les familles anglaises. Reste à gagner Bayonne en train. Un paquebot hollandais les amène finalement à Plymouth le 24 juin.
Là commence une existence difficile, dans le Nord de l’Angleterre en guerre. Trouver de l’emploi, des meubles, un logement, apprendre à se débrouiller en anglais.

Renée Keyeux meurt en 1949 et les Dochzerty se résolvent alors à rester définitivement en Grande-Bretagne.
Marguerite épouse Joseph Porthouse, dont elle aura un fils, David. Ils vivent à Hebburn, dans le Tyne and Wear (NE de l’Angleterre). Maggy meurt en 2006.

Les Annales de la Fondation Hardy sont disponibles au siège de la fondation, à Dison.
Elles peuvent aussi être consultées à la salle de lecture de la bibliothèque communale de Verviers.
Ces textes valent la peine d’une lecture attentive et qui, je le garantis, sera passionnante !

Jacques Wynants et SVAH, 2010

Mise à jour le Mercredi, 09 Juin 2010 14:33