| Eldorado |
| Écrit par Jean Wiertz | ||
| Lundi, 09 Juin 2008 13:19 | ||
Le film contient quelques séquences très déconcertantes, quasi en apesanteur par rapport au récit. Ainsi, la première scène, en pré-générique, nous montre un ivrogne qui s'adresse à nous en flamand, et qui prétend être la réincarnation du Christ, mais, cette fois-ci, dit-il, il ne se laissera pas crucifier. Cette séquence donne d'emblée le ton du film, et nous invite à considérer les marginaux avec respect. Précision utile, tant il est difficile de s'attacher au personnage du jeune toxicomane, amorphe et qui a déjà accepté sa lente déchéance. Bouli Lanners se refuse à idéaliser ses personnages, à les présenter en victimes, à tricher avec le réel. Le réalisateur nous parle de ses inquiétudes, en filigrane: les méfaits de la drogue bien entendu, mais aussi la rupture avec les parents, la cruauté envers les animaux, les accidentés de la route, le vedettariat, à travers des séquences tour à tour émouvantes, hilarantes (la rencontre avec un dénommé Alain Delon est un morceau d'anthologie), ou surréalistes...Et la caméra de scruter le ciel, les nuages, les cimes des arbres, images désormais récurrentes dans le cinéma du réalisateur liégeois originaire de La Calamine. La nature wallonne est filmée dans toute sa beauté, ce qui a fait dire à l'un des jeunes qui m'accompagnaient "J'ai envie de prendre la voiture, et de parcourir la Wallonie". Chaudement recommandé!  |
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| Mise à jour le Dimanche, 09 Novembre 2008 13:40 |
